Le Prix Littéraire de l’Imaginaire Bookuber 2020 se termine doucement et nous aurons bientôt les résultats des votes. En attendant, je souhaitais revenir sur ma première participation en tant que jurée, vous donner mes impressions sur cette aventure et surtout vous expliquer pourquoi je ne renouvelle pas cette expérience l’an prochain.
Une sacrée aventure
J’ai beaucoup appris cette année en tant que lectrice mais aussi blogueuse avec le PLIB.
Le Prix m’a aidé à rencontrer d’autres amoureuses des livres jurées ou non, et à faire grandir la communauté de mon blog. J’ai trouvé un espace de bienveillance et de créativité que je ne connaissais pas auparavant. Et cela a été très appréciable.
J’ai également découvert de nombreuses lectures et quelques pépites comme L’arrache-mots de Judith Bouilloc, ou encore L’imparfé de Johan Heliot, que je n’aurais peut-être pas lus sans le PLIB. Cela m’a fait sortir de ma zone de confort en général, et je lis beaucoup plus de romans Young Adult qu’avant.
Par ailleurs, la radine que je suis a bien apprécié bénéficier d’ebook gratuits pendant l’aventure… ce qui m’a aussi forcée à lire en numérique, chose que je ne faisais pas avant !
Le Prix m’a fait gagner en technicité en découvrant les serveurs de discussion sur Discord. Il m’a aussi poussée à ouvrir mon compte Instagram pour le blog.
Enfin, j’ai beaucoup apprécié l’ensemble des challenges lecture organisés par l’équipe du prix et particulièrement le Bingo, qui m’a montré que l’on pouvait s’amuser avec les livres et pas qu’en les lisant ! L’équipe réalise un travail énorme d’animation sur ce prix, ce qui le rend vivant et dynamique, contrairement à d’autres prix littéraires.
Quelques bémols
La sélection était large avec de jolies pépites, mais les votes ont réduit considérablement la marge de manoeuvre, excluant de bon romans adultes au profit de young adult parfois médiocres. Et je ne me suis pas retrouvée du tout dans les 5 finalistes, malgré la présence de Jean-Laurent Del Socorro avec Je suis Fille de Rage.
Pour rappel, les 5 finalistes sont : Félines de Stéphane Servant, La Cité des Chimères de Vania Prates, Les Brumes de Cendrelune de Georgia Caldera, Mers mortes d’Aurélie Wellenstein et Je suis fille de rage de Jean-Laurent Del Socorro mentionné plus haut. (Tu peux retrouver les chroniques de chaque livre en cliquant sur le lien associé au titre)
J’ai eu l’impression que le prix, même s’il ne veut pas choisir entre romans adultes et Young Adult, a quand même une tendance pas assumée de Young adult. C’est du moins l’image qu’il donne de l’extérieur. Et je ne suis pas la seule à le penser (cf l’article de Manon d’ombrebones).
Alors certes, c’est le jeu des votes. Mais pour le coup, je pense que la communauté n’est pas de mon âge ou ne reflète pas mes goûts, d’où cette sensation de décalage permanent.
J’ai voté donc par défaut car je n’étais satisfaite d’aucun livre, et cela a été une réelle contrainte. Même Jean-Laurent, qui m’avait habitué à un style incisif et un format nouvelle très élaboré avec Boudicca et Royaume de vent et de colères, m’a un peu noyée avec son roman fleuve historique sur la Guerre de Sécession. Pour certains, cet auteur n’avait pas sa place dans la sélection car pas assez fantastique. Pour moi, c’était l’inverse, et j’aurais apprécié plus de romans adultes dans les finalistes.
Une autre contrainte m’a déplu, même si je connaissais les engagements de jurée dès le début : écrire des chroniques sur des livres que je n’ai pas aimés. Cela a été très difficile. Alors, j’ai envisagé cela comme un exercice de style pour me motiver. Mais cela est resté très difficile à réaliser avant la date fatidique de fin de vote. J’ai écris des articles qui m’ont semblé médiocres car pas assez aboutis, pour lesquels je n’ai éprouvé aucun plaisir et qui ne m’ont pas beaucoup apporté d’audience. Malgré la volonté de terminer correctement ce défi de jury, j’ai surtout eu l’impression d’avoir perdu mon temps.
Par la suite, je n’ai pas du tout apprécié le choix des responsables du prix de faire participer le public extérieur aux votes des finalistes. Quand on est juré et que l’on doit écrire 5 chroniques obligatoires pour que son vote soit pris en compte, la pilule a du mal à passer. Même si je comprends l’envie d’ouverture du Prix au public, hors jury afin de le rendre plus populaire.
Ce qui m’a également fait grincer des dents reste le fait de se débrouiller pour récupérer/acheter/télécharger les livres des 5 finalistes. Sur 5, seulement 2 avaient été généreusement donnés par les maisons d’édition partenaires en format électronique. Un service de livre voyageur avait été aussi mis en place par le PLIB afin de faire tourner les exemplaires papiers, mais ce n’était pas suffisant au vu du nombre total de jurés. J’ai la chance de travailler en bibliothèque et d’avoir assez d’argent pour acheter mes propres livres ce qui m’a permis d’acquérir et d’emprunter les manquants. Mais pour les jurés étudiants ou sans revenus, cela n’a pas dû être facile. Peut-être que certains se sont découragés à cause de cela. J’ai noté en suggestion d’amélioration une proposition de partenariat à approfondir peut-être avec les éditeurs des romans finalistes au lieu d’un apport massif d’ebook en début de prix. Je ne sais pas si cela est possible, mais il ne me semble pas aberrant que lorsque 200 personnes vont lire et chroniquer gratuitement votre livre, il est envisageable de le fournir en format électronique ? A moins que le prix ne soit trop jeune et ne bénéficie pas de l’aura que je lui attribue ? A voir pour l’édition 2021…
Le Prix regroupe de nombreux bénévoles qui font un travail formidable mais les soucis techniques du site du PLIB restent un écueil important dans l’organisation. Il a planté plusieurs fois et moi, comme d’autres blogueuses, avons rencontré des problèmes qui ont perduré pendant toute l’année, malgré un SAV réactif. Pour aller dans le détail, j’ai réalisé 23 chroniques pour le PLIB sur des livres et mon expérience de Jurée et seulement 8 apparaissent dans mon espace jurée, alors que j’ai techniquement fait ce qu’il fallait. Les 15 articles restant apparaissent sur les pages des livres du Prix. Parfois même, certains de mes articles sans lien avec le PLIB sont présents parmi les chroniques de certains livres alors qu’ils ne sont pas référencés comme tels. Vis à vis de mon espace juré, cela donne l’impression que je n’ai que peu participé alors que ce n’est pas le cas mais aussi la sensation d’un site désorganisé. Par conséquent, je ne me suis pas concentrée sur le site du PLIB pour la communication et j’ai utilisé mes propres relais afin de mettre en avant mes articles. Ceci dit, je trouve dommage qu’une vitrine aussi jolie marche aussi mal. J’espère que l’équipe trouvera plusieurs techniciens bénévoles pour l’édition 2021 afin de rendre plus attractif leur site internet.
Par ailleurs, j’ai aussi eu du mal à suivre le dernier challenge pendant l’été. Outre un agenda de lectures personnelles chargé, cela a été le challenge de trop. J’étais déjà en train de préparer le Pumpkin Autumn Challenge et le Mois Américain ! Difficile de participer à tout. Je me suis concentrée sur mes articles en cours et j’ai laissé les autres jurés s’amuser sans moi.
Pour finir, j’ai beaucoup aimé la communauté Discord au début du prix, mais nous étions trop nombreux à communiquer sur le forum. Avec mon adhésion au club lecture de Jasmin étoilé, lui aussi sur Discord, j’ai délaissé les lectrices du PLIB pour un plus petit comité. Et cela m’a été plus profitable pour mon enrichissement personnel. J’avoue me sentir perdue dans la foule…
Pour résumer, je ne pense pas renouveler mon expérience de jurée pour l’édition 2021 car de manière générale, j’ai trouvé ce prix vraiment trop chronophage et contraignant pour moi, en plus des détails mentionnés plus haut. En revanche, j’irai consulter la sélection des ouvrages proposés et je participerai aux challenges qui sont assez amusants. En gros, je garde le fun sans la contrainte. 🙂
Si tu veux te faire ta propre expérience…
Ce n’est pas parce que mon expérience du Prix est mitigée que tu ne devrais pas t’intéresser au Prix. Moi-même, j’ai déjà repéré une vingtaine de livres déjà présents sur ma wishlist dans la sélection 2021 (=romans publiés en 2020), et j’en ai déjà chroniqué certains comme Les Hurleuses d’Adrien Tomas.
Si tu aimes la littérature de SFFF, le Young adult ou le roman jeunesse, et que tu es influenceur littéraire, laisse toi tenter par l’aventure en toute connaissance de cause. 🙂
La session 2021 du PLIB est lancée depuis peu, aussi tu peux proposer ta candidature en remplissant ce formulaire et en n’oubliant pas de lire le règlement intérieur du prix.
En plus d’une riche expérience, cela peut t’aider à gagner en visibilité pour ton blog et te permettre de rencontrer d’autres passionnés de littérature comme toi.
Voilà, mon retour sur ce Prix littéraire est terminé. Je vais à présent me concentrer sur Le Mois américain, avant d’enchaîner avec le Pumkin Autumn Challenge. Tu peux cliquer sur les liens pour voir mes PAL associées aux challenges.
Urne de vote et tampon encreur,
A.Chatterton