Mini-chroniques en pagaille #20, Pal automnale 2022 -Septembre

Sur le principe des mini-chroniques en pagaille de Light and Smell, voici mon retour sur mes dernières lectures automnales. Plus étoffées qu’un simple commentaire, moins élaborées qu’une vraie chronique, parce que je n’ai pas le temps ou l’envie d’écrire une vraie chronique pour chacun des livres

Halloween Night, Tome 1 : Le Manoir, Alexis Aubenque, éditions Hugo Poche (horreur)

Résumé : Seattle, USA. Un manoir hanté loué pour des visiteurs intrépides. La promesse d’une séance de spiritisme, «pour rire». Six étudiants convaincus de n’avoir peur de rien. Brian, le fils d’une des plus grosses fortunes de Seattle, quarterback de l’équipe de football de l’université.
Kelly, gentille, douce et pleine d’humour. Luke, le «good guy». Mandy, la cheerleader bimbo.
Courtney, la gothique à mèche bleue, piercing dans le nez et sur la langue. Melvin, le geek de la bande, désespérément vierge. Une expérience que certains espéraient mystique, d’autres comique, d’autres encore érotique, mais qui va rapidement se révéler beaucoup moins paisible que prévu. Et peut-être même tragique. Car les esprits qu’ils invoquent n’apprécient visiblement pas du tout d’être dérangés…

Mon avis : Le roman est court (environ 200 pages) et oscille entre récit efficace d’horreur et gros clichés notamment au niveau des personnages. Pendant la première partie de l’histoire, j’ai eu l’impression de regarder un film d’horreur de type slasher car tout y est : les scènes de sexe inutiles, le décor lugubre qui pose ça et là des indices sur ce qui va suivre, des personnages pas très futés, des poupées bien creepy et la séance de spiritisme ridicule où bien sûr il y a un petit malin qui demande s’ils vont mourir ce soir… Passé tous ce préambule ultra-prévisible, on démarre vraiment dans l’horreur avec des scènes un peu flippantes entre esprit de la maison et poupées possédées, qui ne m’ont pas laissées de marbre. Comme lorsque je regarde un film d’horreur, j’étais à la place du personnage, je vivais la scène et la tension montait toujours plus haut. Le fait d’avoir lu ce roman un soir d’orage, alors que l’intrigue se déroule un soir d’orage a également renforcé ce sentiment de tension dans ma lecture. J’ai trouvé le final un peu exagéré quand même car l’auteur a voulu inclure une sorte de société secrète qui n’était pas vraiment utile à l’histoire, ni très compréhensible et rajoutait au cliché du slasher movie. Pour conclure, je dirais qu’il s’agit d’un roman d’horreur assez cliché dans sa réalisation et à l’écriture très cinématographique. Si vous avez deux heures, c’est idéal pour se détendre et légèrement flippant. Mais si vous êtes un lecteur assidu de romans d’horreur, vous trouverez beaucoup à y redire.

Les monstres de Rookhaven, Padraig Kenny, éditions Lumen ( Jeunesse, gothique)

Résumé : Les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit… Mirabelle habite un mystérieux manoir en pleine forêt avec une famille un peu particulière. Il y a par exemple son oncle Bertram, capable de se transformer en féroce grizzly, ou sa tante Eliza, dont le corps entier est composé de centaines d’araignées… Autrefois chassés par les hommes (qu’ils avaient, il faut dire, une fâcheuse tendance à dévorer), ces monstres ont conclu un Pacte avec le village le plus proche : en échange d’un approvisionnement régulier en vivres, ils ont juré d’épargner leurs voisins. Jusqu’au jour où deux orphelins, Jem et Tom, réussissent à franchir la barrière magique qui isole le manoir du reste du pays. Or si cet Enchantement permet à Mirabelle et à sa famille de rester cachés aux yeux de tous, c’est qu’une créature bien pire qu’eux encore les menace. Tandis que la jeune fille se lie d’amitié avec les deux enfants et s’ouvre peu à peu au monde extérieur, le danger se rapproche inexorablement…

Mon avis : Un roman jeunesse qui commence comme Miss Peregrine et les enfants particuliers, croisé avec la famille Addams et se termine en chasse aux sorcières. J’ai lu avec enthousiasme ce premier tome qui s’annonçait prometteur : l’auteur pose le cadre de son univers qui nous est dévoilé à travers Jem et Tom, des humains, mais aussi Mirabelle, une des monstres du Manoir. La première partie du roman s’attache à nous expliquer l’univers et à dévoiler certains secrets : pourquoi la famille se cache dans le manoir ? Pourquoi Mirabelle et les siens ne peuvent pas sortir à la lumière du jour ? A quoi ressemble Goret, l’un des monstres enfermé dans le manoir que l’on dit dangereux ? Que mangent les monstres ? Quel est l’origine de ce pacte ? Et puis, vient le point du vue du village sur cette communauté étrange avec Freddy, le fils du boucher. Un village qui a perdu plusieurs membres depuis la Première Guerre Mondiale et où la tristesse est présente au sein de chaque foyer. C’est ce sentiment associé à une privation générale pour nourrir les monstres qui va faire naître une rancoeur, exacerbée par l’arrivée d’un étrange individu assez dangereux… J’ai beaucoup apprécié l’ambiance de ce livre ainsi que l’univers. Padraig Kenny a créé un univers similaire à Tim Burton, chargé de secrets, avec des plantes carnivores, des monstres au cœur tendre qui naissent mystérieusement grâce à des sphères magiques, des pouvoirs farfelus, et un village typique anglais. Au niveau graphique, certaines pages sont intéressantes car elles sont illustrées en noir et blanc, avec les silhouettes des personnages ce qui renforce l’ambiance. Mais celles dont les couleurs sont inversées apportent un repère visuel au lecteur car il comprend que ce sont les moments où Goret s’exprime, lui qui vit dans l’obscurité perpétuelle. De mon point de vue, les personnages les moins intéressants restent Jem et Tom, même s’ils apportent une réflexion sur les enfants battus qui s’efforcent de survivre. J’ai adoré le personnage de Goret qui voit le monde à travers les histoires des autres, et celui de Bertram qui réalise une étude farfelue sur le goût des aliments faute de savoir quel goût ils ont. La fin du roman est très jeunesse et manquait de consistance à mon goût, en n’allant pas assez loin dans l’horreur ou l’humour noir : un secret est dévoilé, une chasse aux sorcières est organisée et l’on se rend compte que les monstres ne sont pas ceux que l’on croit. Je ressors de cette lecture un peu mitigée, m’attendant à plus de péripétie, comme si l’auteure n’avait proposé qu’une mise en bouche. J’ai hâte de lire le tome 2 : Les ombres de Rookhaven pour savoir si l’univers s’étoffe et devient plus intéressant car de nombreuses questions restent en suspens autour des monstres.

L’amie du sous-sol, Rolland Auda, éditions Casterman (horreur jeunesse)

Résumé : Cela fait deux semaines que Létho se demande où est passée sa meilleure amie, Alma. Elle ne vient plus au collège, personne n’a de nouvelles. En vérité Alma est cloîtrée chez elle, atteinte d’une maladie mystérieuse qui l’empêche de sortir. Tandis que Létho prend l’habitude de lui rendre visite, elle commence à lui raconter qu’elle a l’impression d’être hantée par un esprit, et que cet esprit vient du sous-sol de la miroiterie abandonnée attenante à chez elle. Pour aider son amie, Létho est prêt à descendre sous terre à ses risques et périls…

Mon avis : Un joli roman horreur jeunesse dont le dénouement m’a surprise. On suit Létho, un peu amoureux de son amie Alma. Alma est d’origine étrangère. Sa mère est en situation irrégulière et tient un salon de coiffure. La mère d’Alma voit d’un mauvais oeil que Létho fréquente sa fille, donc les enfants se voient en cachette dans la vieille miroiterie qui jouxte le salon. Depuis qu’Alma est malade, c’est devenu leur terrain de jeux favori. Jusqu’à ce que Létho découvre une trappe qui mène à un ascenseur vers le sous-sol. De là, Alma lui confiera qu’elle a une amie fantôme qu’elle souhaiterait aider et qui se trouve dans le sous-sol… Entre la découverte du fantôme, les disparitions d’Alma et la venue d’un chasseur de fantômes, Létho va devenir obsédé par ce fantôme… jusqu’à découvrir la vérité. J’ai eu quelques frissons en lisant ce livre et notamment les passages où se manifeste le fantôme. Je n’ai pas vu du tout venir le dénouement que j’ai trouvé original et imprévisible (à moins de lire attentivement entre les lignes.) J’ai été amusée par le passage où intervient le chasseur de fantôme car celui-ci est raconté de son point de vue, comme s’il tournait une vidéo youtube pour ses abonnés. En filigramme, l’auteur pointe la solitude du héros dont les parents se soucient peu et qui n’a qu’une amie. Un garçon sans histoires propice à toutes les bêtises possibles tant il se soucie de son amie. Une amie dont tous semblent oublier l’existence, même à l’école, car elle est étrangère et en irrégularité. Pour moi, il s’agit de l’un des meilleurs titres de la collection Hanté chez Casterman que j’ai lus jusque là, du point de vue de son scénario.

La maison sans sommeil, Benoît Malewicz, éditions Casterman (Horreur jeunesse)

Résumé : Paul, un collégien de 11 ans, vient de déménager dans une maison aux murs de pierre imposants et froids. Loin de ses anciens amis, voyant ses parents toujours occupés, Paul se sent seul… et la nuit, il commence à faire des crises de somnambulisme. Chaque fois, il se réveille au plus profond de la maison, devant la porte de la cave. Derrière cette porte se cache une chose terrifiante, qui fait vibrer toute la tuyauterie, qui vient gratter derrière les murs… Qui l’attend…

Mon avis : Une histoire classique de maison hantée, du point de vue d’un jeune garçon mais qui m’a fait vraiment peur. Sur celui-ci, il fallait avoir le coeur bien accroché pour aller jusqu’au bout de la lecture ! Paul, le personnage principal, fait des crises de somnambulisme dans cette nouvelle maison où il vient d’emménager, avec un cauchemar récurrent. Effrayé, il va en parler à l’école et se faire de nouveaux amis qui vont l’aider à y voir plus clair. Là où l’auteur est très fort, c’est qu’on ne sait pas si Paul plonge doucement dans la folie ou s’il voit vraiment des choses. Le doute s’installe dès le départ, ainsi que ces bruits de grattement dans les tuyaux de la maison qui mènent à la cave. Aidé d’une chasseuse de fantômes junior (qui m’a beaucoup fait rire), Paul va tenter de comprendre si ce qu’il vit est dû à la présence d’un fantôme dans la cave. Le résultat va dépasser ses espérances… Une scène en particulier m’a fait trembler d’effroi : il s’agit de la nuit où Paul est seul dans la maison et qu’il décide de prendre un bain. Je vous laisse deviner la suite… La fin du roman entre folie, fantôme et double point de vue est assez originale et change des récit habituels sur les maisons hantées. J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui fait partie des meilleurs titres de la collection Hanté de Casterman selon moi.

Voilà pour mes lectures de ma Pal de Septembre. Bien sûr, je n’ai pas lu l’intégralité des livres prévus car j’ai été trop ambitieuse. Et j’ai ajouté les deux derniers titres alors qu’ils n’étaient pas prévus au programme.

Je totalise pour Septembre 7 lectures (dont 5 prévues dans la PAL), sur 12 programmées. Pour Octobre, je vais réaliser une nouvelle PAL, mais je continuerai à lire certains titres de septembre pour vous faire un retour (avec un peu de retard dessus !).

Concernant ces titres, peut-être les avez-vous lus et appréciés ? Si c’est le cas, n’hésitez pas à me l’indiquer en commentaire pour me donner votre point de vue. S’ils vous tentent, dites-le moi aussi 😉

Pumpkin Spice Latte et manoir hanté,

A.Chatterton

3 réflexions sur « Mini-chroniques en pagaille #20, Pal automnale 2022 -Septembre »

  1. Les monstres de Rookhaven de Padraig Kenny me tente bien malgré les défauts dont tu fais part. Il va sans dire que si je me lance, ce sera avec peu d’attente.
    Les deux derniers et la description que tu en fais me font bien envie. Je sens que ta lecture, t’a plu, et impliqué émotionnellement. Ce dernier point est très important pour moi.

    Aimé par 1 personne

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