Les livres populaires sur Bookstagram me rendent snob

Dernièrement, j’ai terminé un roman mis en avant sur plusieurs comptes bookstagram et j’en suis ressortie déçue. Pourtant le livre avait tout pour me plaire : des avis élogieux, un résumé alléchant, une jolie couverture… et pourtant je n’ai pas accroché. Je me suis interrogée sur les raisons de ma déception en lien avec la popularité de ce livre : Est-ce que les contenus mis en avant sur Instagram ne me conviennent pas ? Ai-je trop d’attentes vis à vis de mes lectures ? Voici mon retour sur ces réflexions concernant Instagram, mes lectures et moi.

Un coup de coeur lecture Bookstagram

Tout commence par un coup de coeur lecture sur Instagram.

Je suis abonnée à plusieurs blogs consacrés à la lecture, ainsi qu’à de nombreux éditeurs, et presque tous ont un compte Instagram.

De ce fait, mon feed Instagram est rempli de sollicitations de lecture à chaque fois que j’ouvre l’application : Les photos sont souvent jolies, les avis élogieux…

La plupart du temps, j’essaie surtout de lire des avis complets sur les posts et sur le blog attenant au post, car un livre a beau avoir une jolie couverture, c’est le contenu qui m’intéresse.

Mais je ne peux pas m’empêcher d’admirer certaines couvertures quand même, car j’apprécie leur esthétique.

A force de voir apparaître le même livre en photo plusieurs fois, avec plusieurs avis positifs, je mets ce livre en favori et je l’ajoute à ma wishlist d’achats.

Du côté de mon cerveau, je sais pourtant ce qu’il se passe : je l’ai vu plusieurs fois, donc j’ai enregistré son existence dans un recoin de ma tête. C’est simplement une histoire de communication : plus vous voyez une affiche, un objet, plus vous êtes susceptible de l’acheter. Les ressorts de la publicité restent très présents dans cette opération.

Mon côté raisonnable me pousse pourtant à aller plus loin en lisant des critiques du livre plutôt détaillées pour me conforter dans mon choix. Et je pense à ce stade avoir fait le bon choix.

Passer à la caisse : mon budget livres

J’ai réalisé une wishlist de plusieurs livres dans le mois et je me suis décidée à en acheter un des livres vus sur Instagram. Sauf que j’ai un budget limité.

Cette année, je me suis fixée une somme à ne pas dépasser par mois et je m’y tiens. Pire, je n’achète pas de livres tant que je n’ai pas lu ceux du mois précédent.

Donc l’achat est très raisonné et très attendu. Je passe commande et je reçois le livre.

A ce stade, je suis très heureuse de mon acquisition et j’espère que l’histoire tiendra ses promesses.

La lecture : le moment de vérité

Je débute ma lecture et après trente ou cinquante pages, et je trouve le livre décevant. Au mieux, je continue et je suis déçue à la fin. Au pire, j’abandonne complètement.

Il y a plusieurs raisons possibles : L’action a du mal à décoller (ex : L’ours et le Rossignol de Katherine Arden), l’intrigue est molle et les personnages ne tiennent pas la route (Prospérine Virgule Point et la Phrase sans fin de Laure Dargelos), on passe de l’historique à du fantastique sans crier gare (24 vue du mont Fuji de Roger Zelazny)…

Je suis déçue que la lecture ne corresponde pas à mes attentes mais aussi d’avoir dépensé de l’argent pour cela alors que mon budget est restreint. J’ai l’impression d’avoir été trompée sur la marchandise.

Et je suis surtout déçue d’avoir écouté les avis lecture d’Instagram.

Etre une lectrice expérimentée n’a pas que du bon…

Je lis depuis l’âge de 6 ans et parfois des livres qui étaient destinés à un lectorat plus âgé. J’aime aller vers la difficulté ou explorer des genre particuliers.

J’ai même dépassé le niveau d’une simple lectrice : je suis devenue bibliothécaire pour conseiller des lectures aux autres. Et je suis blogueuse littéraire pour la même raison.

De ce fait, j’ai tendance à disséquer assez rapidement un livre pour en parler. Ma lecture est donc différente d’une lectrice lambda : quand je lis, je réfléchis à la manière dont je vais mettre en avant ce livre : Qu’est ce qui est intéressant ? Amusant ? réussi ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ?

Il m’arrive parfois de lire un livre sans penser à ce genre de choses, des lectures « plaisir » sans prise de tête dont je ne parlerai pas en blog ou au travail. Mais j’ai toujours cette grille de lecture en tête qui m’accompagne au quotidien.

Par ailleurs, je suis une grosse lectrice avec une moyenne de 150 livres par an, et 1 à 2 livres par semaine. Ainsi, je suis habituée à retrouver certains schémas narratifs lors de mes lectures, à deviner qui est l’assassin dans les romans policiers, à comprendre les ficelles utilisées par les auteurs… Certains livres sont décevants pour moi pour cette raison : je sais ce qu’il va se passer, il n’y a aucune surprise.

C’est ce qui me permet de distinguer les histoires qui sortent de l’ordinaire, celles où le génie de l’auteur ne laisse pas présager de la fin de son récit. Ces intrigues où l’on ne devine pas aisément les rouages, des livres inclassables en somme.

En résumé, la lecture devient pour moi une forme d’addiction : plus je lis, plus je veux lire. Et des histoires qui m’interpellent, me surprennent. Pas les mêmes ressorts narratifs qui deviennent des clichés à force d’avoir été utilisés par tout le monde. Comme si une histoire simple et sans prise de tête ne suffisait plus à me contenter.

Et puis, en vieillissant, je n’arrive plus à lire des séries ou des romans très longs. J’ai l’impression les récits plus condensés comme les nouvelles sont plus percutants et je ne comprends pas que tant de pages soient nécessaires pour développer un univers et une intrigue. A s’étaler sur l’univers, l’auteur m’ennuie profondément et j’ai juste envie d’arrêter ma lecture.

C’est donc avec cet objectif que je choisis mes lectures : trouver un scénario original qui n’ait pas été déjà écrit, rédigé avec un style concis, sans traîner en longueur, avec des personnages intéressants. Le niveau est plutôt élevé…

Comment fonctionne la hype de certains livres sur Instagram ?

Si je reviens à mon sujet initial, je suis déçue en général de mes achats influencés par Instagram et la communauté Booksta.

A mon sens, cela est dû à trois facteurs :

J’ai l’impression que plus le temps passe, plus le réseau social met en avant de la promotion d’ouvrages sans réel avis critique, en privilégiant juste l’aspect photographique des couvertures. Plus un livre est joliment présenté ou sa couverture attractive, plus il est susceptible d’être acheté par les lecteurs, au détriment de son contenu. A titre personnel, j’ai cédé à Prospérine Virgule Point… pour cette raison.

Mais à tout miser sur l’esthétique d’un livre, certains éditeurs négligent parfois le contenu. Je constate d’année en année que le niveau d’exigence des histoires baisse. Je vois surtout dans les publications éditoriales sur Instagram, une augmentation de romans young adult, jeunesse ou très commerciaux avec des intrigues simples et pas prise de tête. Ce sont à ce jour les plus populaires (avec les rééditions de titres classiques).

Peut-être ai-je des attentes démesurées du fait de mon statut de grande lectrice ? Mais il me devient difficile de trouver une lecture intéressante, surtout en Littérature de l’imaginaire. Je suis quelques auteurs dont j’ai découvert la plume et que j’ai appréciés, mais il m’arrive parfois d’être déçue aussi (ex : le tome 2 de Fingus Malister d’Ariel Holzl). Pire, je deviens frileuse à découvrir d’autres auteurs de peur d’être déçue.

Enfin, n’oublions pas l’objectif premier d’un éditeur : vendre. Je ne dis pas que l’ensemble des éditeurs publie uniquement dans un but commercial. Comme les bibliothécaires, certains ont à coeur de faire découvrir des pépites à leurs lecteurs. Mais j’ai l’impression que l’industrie de l’édition se perd de plus en plus dans une production massive, sans accorder une importance égale chaque livre publié. Plus de quantité, moins de qualité…

Instagram devient alors, avec les partenariats, un terrain privilégié de communication pour la mise en avant de nouveaux titres. Et c’est là qu’entre en scène la sphère Bookstagram (dont je fais aussi partie, soyons honnêtes).

Poster une photo d’un livre, en parler en live, lire son résumé et parfois faire un avis critique mettent en avant énormément les livres auprès du public. Même si je déplore un manque de contenu critique des livres au fil des années, Bookstagram est une sphère de niche qui sait influencer les choix littéraires, notamment auprès des plus jeunes et de la génération Millenial.

Comment agit l’influence des bookstagrameuses sur mes lectures ? Et bien, je consulte les comptes de certaines influenceuses pour avoir leur avis sur les dernières sorties à titre de veille littéraire pour mon métier mais aussi pour mes lectures personnelles. Regarder une vidéo youtube ou lire un post Instagram me donne une idée du livre, que j’approfondis en allant lire des critiques sur Babelio. Je me sens proche de certaines influenceuses car nous lisons le même type de livres ou nous partageons le même métier. Donc à un moment donné, je fais confiance à l’influenceuse et j’achète le livre. C’est aussi simple que cela.

Là où je me sens lésée, c’est quand je suis déçue d’une lecture qui était censée être géniale et encensée par la sphère Bookstagram.

Acheter un livre : un pari risqué depuis toujours ?

Pour prendre un peu de recul, rien n’a vraiment changé depuis l’arrivée d’Instagram : avant, nous ne savions pas quoi lire. Nous nous tournions vers d’autres personnes pour avoir un conseil en lecture (Bibliothèques, critiques littéraires, prix littéraires, libraires, etc…). Les blogs et Instagram ont seulement popularisé les avis lecture, sans pour autant que l’on sache avec certitude que le livre soit susceptible ou non de nous plaire.

Si je suis déçue des réseaux, c’est tout simplement parce que mes goûts ne reflètent pas ceux des autres, surtout en matière de lecture. J’ai beau suivre des influenceuses qui semblent avoir les mêmes goûts que moi, nous n’avons pas le même bagage littéraire ou les mêmes expériences de vie. Ce qu’elle auront trouvé formidable peut tout à fait me sembler banal.

De manière générale, un livre ne peut pas plaire à tout le monde universellement. A titre d’exemple, j’ai un ami qui a lu Harry Potter et l’a trouvé très mal écrit !

De ce fait, suivre aveuglément la sphère Bookstagram sur des conseils lecture pour ses futures acquisition n’est peut-être pas la meilleure chose à faire. (Je dis Bookstagram, mais cela concerne aussi Youtube, wordpress, Tik Tok et tous les supports d’influenceurs littéraires).

J’ai conscience que cela peut paraître bizarre venant d’une blogueuse littéraire d’écrire cela, mais j’estime que vous avez tout à fait le droit de vous forger votre propre opinion d’un livre sans suivre l’avis d’autres lecteurs. C’est le propre de la découverte.

Mes propres avis lecture sur ce blog sont le fruit de ma réflexion sur mes lectures que j’aime partager. Vous avez le droit de ne pas être d’accord avec moi et c’est ce qui est intéressant dans cette aventure : le partage des avis, l’échange autour d’une lecture commune.

Pour autant, découvrir un nouvel auteur, un nouveau livre est toujours un pari risqué : on ne sait jamais sur quoi on va tomber, on peut être déçu ou émerveillé. Mais de toute façon, avec ou sans conseil, cela reste un pari.

Quelle conclusion en tirer ?

Je pense que j’aurai toujours des difficultés à trouver un livre qui m’épate.

Mes critères de sélection et mon budget restreint m’étouffent un peu même s’ils sont parfois nécessaires pour éprouver du plaisir de lecture sans me ruiner.

J’avoue avoir plus de plaisir à laisser vagabonder mon esprit dans les rayons d’une bibliothèque pour choisir un livre que je n’ai pas acheté. Le livre gratuit met moins de pression de lecture. Mais il n’enrichit pas l’éditeur et la chaîne du livre, et il n’est pas forcément lu.

Avec le recul, j’ai décidé de passer moins de temps sur les réseaux sociaux pour éviter de me laisser influencer malgré moi. Même si j’en ai conscience, je me fais avoir quand même par l’influence des livres populaires.

Peut-être que les meilleures découvertes sont celles que l’on réalise soi-même, sans se laisser influencer par les autres ?

Et vous ? Est-ce que vous avez déçus par une lecture recommandée sur Bookstagram ? A quoi cela était-il dû ? Oserez-vous me donner le titre du livre concerné en commentaire ?

Story et feed,

A. Chatterton

9 réflexions sur « Les livres populaires sur Bookstagram me rendent snob »

  1. Voici un article très complet et plus que détaillé !
    Personnellement, je suis très peu actif sur les RS avec mon blog même si je reste présent pour les ME et leurs nouveautés.
    Pour le reste, je trouve que les plus gros comptes ne servent que de vitrines à ces dernières et sublimes bien plus le livre-objet que l’historie qu’il renferme. Nous sommes dans une société de paraître et de consommation et les ME s’accordent et se calent totalement sur ces principes. Leur but, sublimer leur marchandise pour le reste ça passe légèrement aux oubliettes.

    Néanmoins et étant sur la blogo depuis quelques années déjà, je trouve que celle-ci maintient la résistance avec force et bravoure et tant mieux. Je préfère mille fois me rendre sur un blog avec un vrai avis que sur instagram avec seulement une photo et quelques hashtags.

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    1. L’objet-livre n’est rien face à la blogosphère qui prend encore le temps de décortiquer son contenu et heureusement sinon je ne saurais pas ce qu’il contient ! Je me demande si le modèle bookstagram va perdurer sous cette forme. Tik Tok est à nos portes avec un contenu encore moins qualitatif et de plus en plus tourné vers le divertissement. ça sonne un peu vieux jeu, mais j’apprécie plus des avis lecture approfondis que des vidéos où les gens se prennent pour leurs personnages. La vidéo fait juste parler du livre pour vendre ou pour faire un clin d’oeil aux fans qui l’ont déjà lu. On effleure carrément le sujet ou il faut être déjà initié. Je m’interroge sur le renouveau des blogs face à cela : aura-t-on encore des gens pour nous lire alors que d’autres médias plus « fun » existent ? Doit-on passer à la vidéo youtube ? personnellement, je trouve que l’écriture de mon blog est assez chronophage (surtout que j’essaie de bien faire les choses), alors tourner et monter des vidéos, c’est pire !

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  2. Je n’ai pas Instagram donc c’est moins prégnant me concernant ; cependant, je me retrouve dans ce que tu dis, notamment concernant les couvertures. J’essaie personnellement de ne pas trop m’y accrocher bien que l’œil se laisse facilement charmer !

    Je rejoins Steven dans son commentaire : les influenceurs littéraires me semblent souvent manquer de sincérité par rapport à leurs contenus, mettant bien plus souvent en avant la beauté de l’objet-livre que le contenu lui-même. La présence croissante des couvertures cartonnées (type De Saxus ou autre) est un exemple assez criant de ce rapport changeant à l’objet-livre.

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    1. Ah, les belles couvertures ! Finalement, on en revient à considérer le livre comme un objet esthétique plutôt que pour son contenu et c’est bien dommage…

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  3. C’est super intéressant ce que tu dis, ça rejoint une partie d’un débat récent sur twitter qui m’a d’ailleurs poussé à écrire un article réflexion sur le sujet.
    Dans l’ensemble je ressens la même chose que toi et j’ai le même genre d’attente sur les livres que je lis. Du coup quand je n’en aime pas un ou que je l’abandonne pour X raison ça me pèse de me dire j’ai dépensé mon argent « pour rien » et j’ai aussi l’impression d’être une emmerdeuse sauf que non. On a nos attentes et c’est normal.

    Une solution pourrait aussi être la lecture numérique qui revient moins cher et permet de tester plus de choses à moindre prix. Ça m’a déjà bien aidé.

    Quant aux conseils de lecture, j’ai quitté Insta mais je suis les blogs, parfois je me laisse influencer aussi par des attraits marketings… Le tout c’est de réussir à se contrôler.

    Bref j’ai été très intéressée de lire ton billet 🙂

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    1. merci de ton retour ! j’ai aussi le sentiment d’avoir dépensé mon argent pour rien, même si au final on ne peut pas déterminer si un livre est bien tant qu’on ne l’a pas lu ! (C’est pareil pour le cinéma, et les autres médias, et souvent une question de goût personnel). J’ai effectivement commencé à me mettre au numérique pour éviter des déceptions qui font mal au porte-monnaie mais aussi pour éviter l’accumulation de livres à la maison. Voir les piles un peu partout qui attendent d’être lues me donnent envie de fuir ! J’ai aussi décidé d’emprunter un maximum au boulot les livres qui m’intéressent, ce qui me fait réapprendre la patience de la réservation en bibliothèque. Et ce n’est pas plus mal car j’ai toujours un livre en cours, et cela me permet de savoir si je vais vraiment lire ce livre ou non : après un ou deux mois, si cela ne m’intéresse plus, j’annule ma résa. Le billet que tu as écrit, est-ce que cela ne serait pas sur les séries qui ne sont pas présentées comme telles par des éditeurs ? Ravie de t’avoir lue comme d’habitude 🙂

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      1. Non c’est un billet récent sur la surproduction littéraire, il date d’une semaine +- 🙂
        Très saine attitude ! Je te comprends à 100%.

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  4. Très intéressant cet article ! J’avoue être sur les blogs pour mes écrits personnels et lire d’autres plumes et je réserve Instagram à mes retours de lectures, de manière totalement irrégulière et disons-le, pas carrée du tout 😉 ! Je suis abonnée à de nombreux comptes de lecteurs, et je fais du tri dans les publications, car j’ai l’impression de voir toujours les mêmes livres (ce qui ne me donne plus envie de le lire) ou d’avoir juste une pub pour des livres sans retour derrière, du coup, je privilégie les comptes qui écrivent, d’une manière très perso les chroniques. Mais je marche beaucoup à l’instinct dans une librairie et j’achète selon mes humeurs du moment, je pense qu’en effet, le marché du livre n’échappe pas à l’ultra marketing… Belle journée à toi ! Sabrina.

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    1. salut ! merci de ton retour ! Je vois que l’on privilégie toutes les deux des contenus plus importants. Et oui, même en littérature, on n’échappe pas à la communication, mais sans elle comment rendre visible les livres ? Tout est une question de dosage au final ! 🙂

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