Mini-Chroniques en pagaille #17 Spécial Hanami Book Challenge 2022 partie 3

Sur le principe des mini-chroniques en pagaille de Light and Smell, voici mon retour sur mes dernières lectures pour le Hanami Book Challenge. Plus étoffées qu’un simple commentaire, moins élaborées qu’une vraie chronique, parce que je n’ai pas le temps ou l’envie d’écrire une vraie chronique pour chacun des livres lus…

Tokyo alien bros (série en trois tomes), Keigo Shinzo, éditions Le lézard noir (Manga adulte)

Résumé : Tokyo Alien Bros raconte les péripéties de deux extraterrestres envoyés sur Terre afin de déterminer si leur race pourrait s’y installer. Prenant la forme de deux étudiants baptisés Fuyunosuke et Natsutarô, ils posent un regard candide sur leur quotidien et tentent de dialoguer avec les autochtones avec un talent aussi fortuit que certain pour faire naître les quiproquos. Les corps des héros sont plutôt délicats, et le moindre accident menace de les défigurer ou de les estropier temporairement, sans parler des effets spectaculaires de certains aliments sur leurs capacités physiques. Quelles conclusions ces visiteurs de l’espace vont-ils tirer de leurs observations, et comment parviendront-ils à préserver leur couverture ?

Mon avis : Lu pour le menu Le Japon de l’Imaginaire – catégorie Goldorak Go ! (Robot, vaisseau spatial, voyage dans le temps, années 80). Série courte en trois tomes, Tokyo Alien Bros est à la fois drôle et très creepy par moments. Du même auteur que Mauvaise Herbe qui évoquait une jeune fugueuse, ici le sujet sera l’intégration de deux aliens dans une société japonaise afin d’évaluer la possibilité de l’invasion de la planète. Dès le départ, le ton est donné : derrière sa facette joviale et cool, Fuyunosuke est très bizarre, voire dangereux. A l’inverse, Natsutarô est présenté comme un boulet bourru et incapable de s’adapter. Au fil du temps, et de la découverte de la nature humaine, les deux aliens vont réussir à s’apprécier, aimer les humains et leurs animaux, éprouver de la jalousie, de la peur, bref tout ce qui fait d’eux des êtres humains. L’auteur excelle pour basculer les situations sympas ou banales afin de les tourner en catastrophes au fil du récit. Ce qui m’a le plus marquée sont deux choses : l’apparence réelle des aliens (et les moments où leur apparence humaine fond littéralement), et les scènes de sexe fétichistes bizarres. En dehors de ces côtés dérangeants, c’est une belle histoire d’amitié et d’étude du comportement humain qui nous est présentée. Une jolie série un peu bizarre mais très humaine.

Eloge de l’ombre, Junichirô Tanizaki, éditions Verdier (Essai)

Résumé : Dans cet essai sur l’esthétique japonaise, publié en 1933, l’écrivain défend une esthétique de la pénombre comme réaction à l’esthétique occidentale où tout est éclairé. Il revendique la patine des objets en opposition à la manière lisse de l’Occident.

Mon avis : Lu pour le menu Passé, présent et futur du Japon – Catégorie Au temps des Samouraïs (Histoire du Japon, Tradition, Folklore, religion). Cet essai me faisait de l’oeil depuis un moment de part son esthétique et son sujet, mais j’avoue avoir été un peu déçue de ma lecture. Ici l’auteur évoque surtout la différence entre l’esthétique occidentale et orientale. On apprend ainsi que la beauté japonaise vient de l’ombre, et que toute l’architecture d’une maison et ses occupants (surtout les femmes) est liée à cette esthétique de l’ombre. En soi, le sujet est très intéressant pour qui aime la culture japonaise. J’ai découvert par exemple que l’évolution du Japon avec son occidentalisation avait réduit cette esthétique de l’ombre par de menus détails : la lumière électrique au lieu de la flamme d’une bougie, la céramique au lieu de la laque pour présenter les repas, les toilettes à l’intérieur de la maison plutôt qu’à l’extérieur dans la nature… Je serais curieuse de faire l’expérience d’un séjour dans une maison traditionnelle japonaise sans le confort moderne pour me rendre compte de ce que l’auteur décrit. Quant à ce qui m’a déplu me direz-vous ? L’auteur est quelque peu nombriliste et parle de ses petits problèmes personnels tout en critiquant la modernité. Et l’essai est assez court et se limite à l’architecture japonaise, bien qu’il aborde aussi brièvement la beauté de la femme japonaise. Pour résumer une lecture mitigée de mon côté mais qui peut s’avérer digne d’intérêt si vous cherchez à comprendre ce qu’est la beauté japonaise.

J’aime le nattô, Julie Blanchin Fujita, éditions Hikari (carnet de voyage illustré)

Résumé : Un roman graphique qui permet de découvrir le Japon de manière intimiste et amusante, avec des nombreux aspects pratiques et du quotidien.
Une histoire personnelle, le parcours d’une jeune dessinatrice face aux différences culturelles
Un livre bilingue français et japonais, outil exceptionnel pour les élèves en langue japonaise

Mon avis : Lu pour le menu Passé, Présent et futur du Japon – catégorie Tokyo Capitale (Cuisine, tourisme, mafia, divertissement). 2009, Julie jeune illustratrice part au Japon pour un an dans le but de préparer un voyage en Antarctique avec des scientifiques japonais et créer un livre documentaire sur le sujet. Malheureusement, après être arrivée sur place, elle apprend qu’elle ne bénéficiera pas des subventions pour lesquelles elle avait postulé. Elle se retrouve alors dans un pays étranger sans moyens financiers. Démarre alors une aventure pleine de débrouillardise ainsi que de moments du quotidien d’une jeune française dans un pays étranger : proposer des cours de dessins animés, des commandes d’illustrations… et aller à des festivals de musique, vivre en colocation avec d’autres étrangers, profiter de la vie… Au final, Julie restera plus d’un an au Japon, elle apprendra la langue, trouvera un emploi stable, puis freelance, rencontrera son mari. Avec beaucoup d’humour, elle raconte son périple et ce qu’elle apprécie (ou pas) au Japon dans son quotidien. Elle narre également les moments d’angoisse qui ont succédés le séisme de 2011 et la catastrophe de Fukushima. C’est un vrai plaisir de lire ce carnet de voyage qui, malgré un côté fouillis, nous fait vivre le quotidien d’une expatriée au pays du soleil levant et ses différentes réflexions sur la culture. Mes passages préférés sont ceux où elle explique le fonctionnement du métro (et son jeu du bingo avec les passagers) ou lorsqu’elle construit ses propres meubles en allant acheter du bois dans le magasin Conan. Tant de petits détails de vie qu’un touriste ne peut pas remarquer lorsqu’il vient en voyage, et c’est ce qui fait la force de ce carnet de voyage (ou plutôt de vie) aux côtés artistiques marqués. Une jolie ballade de trois ans au Japon avec une illustratrice pleine de débrouillardise.

Le vieux fou de dessin, François Place, Gallimard jeunesse (Album jeunesse)

Résumé : Il était une fois au Japon, au coeur du XIXe siècle… Tojiro, le petit vendeur des rues, rencontre un curieux vieil homme. C’est Katsushika Hokusai, le vieillard fou de dessin, le plus grand artiste japonais, le maître des estampes, l’inventeur des mangas…

Mon avis : Lu pour le menu Passé, présent et futur du Japon – Catégorie La vie à la campagne (Saisons, nature, Art, solidarité). Cet album jeunesse pour grands enfants retrace l’histoire du célèbre dessinateur Hokusaï à travers sa rencontre fictive avec un petit garçon. Au fil des pages, à travers les illustrations de François Place et celles d’Hokusai, le dessinateur japonais raconte sa vie et son art. Il nous explique également quelques anecdotes de son passé comme la visite du Shogun pour lequel il a réalisé un dessin avec les pattes d’un coq, ou pourquoi il a changé souvent de nom au fil de sa carrière pour être en adéquation avec son moi du moment. Nous apprenons aussi les techniques utilisées par le dessinateur pour reproduire au XIXème siècle des livres (gravure, impression, etc…) et le quotidien des artistes de cette époque. Mon moment favori est l’histoire du portrait géant de Daruma dans le temple de Nagoya. On y découvre à la fois les techniques utilisées par Hokusaï pour dessiner mais aussi qu’il s’agit d’un moment clé dans sa carrière et sa renommée. Les dessins de François Place mettent en scène un Hokusaï vieillissant mais toujours facétieux et nous font voyager à Edo au XIXème siècle avec justesse. Les extraits choisis des véritables dessins d’Hokusaï se mêlent parfaitement au récit avec ses Shishi porte-bonheur quotidien, ses carnets de danse, ses affiches de spectacle ou ses estampes. Cet album est un vrai régal pour les yeux pour ceux qui apprécient le dessinateur et une mine d’informations si vous vous intéressez à Hokusaï sans vous embarrasser d’une longue biographie.

Voilà pour cette troisième fournée de lectures en lien avec le Hanami Book Challenge. Il ne me reste que quelques catégories dans le menu Japon de l’Imaginaire afin de valider l’ensemble des rubriques. J’espère que mes retours de lecture vous aurons donné envie de lire certains ouvrages. 

Et vous, où en êtes-vous dans ce challenge ? Avons-nous des lectures communes ? Quels livres vous tentent le plus ? Dites-moi tout en commentaire !

Glace pilée et nouilles sautées,

A.Chatterton

1 réflexion sur « Mini-Chroniques en pagaille #17 Spécial Hanami Book Challenge 2022 partie 3 »

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