Mini-Chroniques en pagaille #15 Spécial Hanami Book Challenge 2022 partie 1

Sur le principe des mini-chroniques en pagaille de Light and Smell, voici mon retour sur mes dernières lectures pour le Hanami Book Challenge. Plus étoffées qu’un simple commentaire, moins élaborées qu’une vraie chronique, parce que je n’ai pas le temps ou l’envie d’écrire une vraie chronique pour chacun des livres lus…

La cantine de minuit, tomes 1 à 6 Abe Yaro, éditions du Lézard noir (roman graphique)

Résumé : Dans ce petit restaurant situé au fond d’une ruelle du quartier de Shinjuku, le patron vous accueille de minuit à sept heures du matin. La carte ne propose que du tonjiru, soupe de miso au porc, ainsi que du saké, mais selon vos envies, on vous préparera à la demande tout ce qu’on est en mesure de vous servir. Saucisses en forme de poulpe, curry qui a reposé toute une nuit, concombres marinés dans du son de riz… Des petits plats typiques du Japon qui réveilleront les papilles et les souvenirs du temps passé. Car ici, chaque plat est lié aux souvenirs d’un personnage : yakuza, stripteaseuse, boxer… Les habitués et clients d’un soir qui se rassemblent ici ont chacun leurs raisons, et le patron bienveillant est toujours à leur écoute, derrière son comptoir.

Mon avis : Lu pour le Menu Passé, présent et futur du Japon – Tokyo Capitale. Mon avis concernera uniquement les tomes 1 à 6 car je n’ai pas lu l’intégralité de la série. Je m’y suis intéressée après avoir vu l’adaptation en série sur Netflix que j’ai tout simplement adorée. J’ai souhaité retrouver cette ambiance en lisant les romans graphiques d’où étaient tirés la série et j’en sors un peu mitigée. Côté points positifs, j’ai beaucoup apprécié la galerie de personnages dépeints par Abe Yaro, assez représentative du quartier mal famé où se situe le restaurant. Il sait donner une humanité à ces marginaux et nous toucher avec leurs anecdotes de vie autour d’un bon plat dans ce restaurant pas ordinaire. On sent une vraie communauté nocturne qui sait trouver du réconfort malgré les épreuves du quotidien. Le chef est plutôt amusant dans son genre, à l’écoute de ses clients mais aussi avec ses propres problèmes. Les plats présentés sont appétissants et permettent d’avoir une idée de la cuisine de bistrot ou maison que l’on trouve au Japon. De ce point de vue, c’est très intéressant si l’on aime la cuisine et la culture japonaise. Certaines histoires sont amusantes, d’autres plus tristes, l’auteur sait varier les récits. Ce qui m’a déplu principalement est le rythme : les histoires se succèdent d’un tome à un autre, et sont un peu courtes pour moi. On ne retrouve pas cette lenteur présente dans l’adaptation en série TV qui permet de s’immerger dans le lieu. Par ailleurs, on retrouve des personnages récurrents d’un tome à l’autre, mais honnêtement, lire dans le désordre la série ne change pas beaucoup la compréhension de l’histoire. A partir du tome 4, j’ai commencé à éprouver une certaine lassitude en cherchant en vain un fil conducteur un peu plus profond au niveau récit. Selon moi, c’est ce qui manque à la série. L’auteur aurait dû développer une histoire à côté de ces anecdotes de bar, cela aurait permis de gagner en profondeur. Au lieu de cela, il a plutôt cherché à reproduire la recette qui a bien fonctionné au départ avec des anecdotes qui se succèdent au fil des pages. En parlant de recette, je déplore également l’absence de recettes liées aux plats présentés qui sont plus développés dans la série tv. Bref, je ne compte pas continuer ma lecture pour ces raisons et me contenterai de l’adaptation TV qui me semble plus réussie. Si toutefois vous souhaitez vous lancer dans cette série, je vous conseille de ne pas enchaîner les tomes, mais de les déguster entre deux lectures plus longues. Cela vous permettra de mieux les apprécier…

Golden Sheep, tomes 1 à 3, Kaori Ozaki, éditions Delcourt-Tonkam ( Manga young adult)

Résumé : Selon la légende « si vous écrivez un souhait, que vous l’enterrez sous la Tour des Moutons et que vous le déterrez au bout de 7 ans et 7 mois, votre souhait se réalisera… » . Tsugu Miikura, revient dans sa ville natale et retrouve ses amis d’enfance avec lesquels elle avait enterré une capsule témoin à l’école primaire. Elle découvre alors que les liens d’amitié qu’elle pensait indestructibles se sont fissurés petit à petit.

Mon avis : Lu pour le Menu Passé, Présent et futur du Japon – L’individu dans la société. Dans cette série courte en trois tomes, c’est le thème du passage à l’âge adulte qui est développé à travers une bande de quatre amis qui se sont perdus de vue depuis le départ de l’un des leurs. Le retour de la joyeuse Tsugu, fan de musique rock et joueuse de guitare électrique va réunir la bande qui a bien changé. Si le point de départ du récit avec l’histoire de voeux semble un peu mièvre, elle est assez représentative de la culture japonaise très encline à réaliser des voeux ou à croire à la chance qui améliorera son quotidien. L’histoire de la capsule enterrée va finalement raviver des souvenirs parmi ce groupe de quatre mousquetaires composé de personnalités très différentes, cachant chacun un secret : Yushin le courageux délégué de classe est devenu un voyou, la timide Asari va devenir une peste harceleuse par jalousie , Sora le mangaka amateur réservé est devenu un souffre-douleur et enfin Tsugu est la seule à ne pas avoir évolué, malgré la disparition de son père. Le tome 1 débute par Sora qui souhaite se suicider et finalement est secouru par Tsugu. Qu’est-ce qui l’a poussé à ce geste ? C’est ce que l’on va découvrir au fil de ce tome consacré à l’évolution des personnages en l’absence de Tsugu. Le tome 2 va nous emmener à Tokyo où deux des personnages vont chercher à évoluer à travers une fugue. Enfin, le dernier tome les réunira tous, faisant éclore les vocations de chacun. A travers cette série, plusieurs thèmes sociaux sont abordés : le divorce, l’exclusion, la fugue des mineurs, le harcèlement scolaire, la maturité, la sexualité et ses conséquences. L’auteur pointe du doigt les failles de la société japonaise à ce moment de l’adolescence où les lycéens ne sont pas tout à fait adultes, mais plus tout à fait non plus des enfants. Si j’ai beaucoup apprécié les premiers tomes et notamment le personnage du grand-père farfelu qui donne lieu à des scènes très comiques, je suis restée un peu sur ma faim au tome 3. Selon moi, la série aurait mérité un développement un peu plus long. J’ai eu l’impression d’effleurer le sujet. En résumé, une série qui promet de belles réflexions sur l’adolescence et l’amitié mais aurait mérité un meilleur développement.

Barakamon, tomes 1 à 18, Satsuki Yoshino, éditions Kioon ( Manga tout public)

Résumé : Seishû Handa, étoile montante de la calligraphie japonaise, collectionne les prix d’excellence pour son travail. Beau et jeune, mais surtout d’une arrogance sans bornes, il met sa carrière en péril le jour où, excédé, il assomme un éminent conservateur de musée qui juge son travail “formaté et sans saveur”… Sanction immédiate pour ce coup de sang : Seishû est puni et contraint d’aller expier son crime sur une petite île, au fin fond de la campagne nippone !
Le jeune citadin, qui espérait au moins pouvoir pratiquer son art dans le calme, ne tarde pas à déchanter : entre les voisins qui débarquent à l’improviste et la bande de gamins qui a choisi son atelier comme terrain de jeu, la partie s’annonce compliquée… Attachants, irritants, farfelus et pleins de vie, les habitants du village vont chambouler son quotidien bien réglé.

Mon avis : Lu pour le Menu Passé, présent et futur du Japon – catégorie La vie à la campagne. J’ai beaucoup apprécié cette série de mangas qui m’a rappelée sur un autre registre le carnet de voyage illustré de Florent Chavouet intitulé Manabé Shima. On y retrouve le même esprit de village sur cette île perdue où la population décroit lentement, mais dans laquelle les habitants sont plutôt accueillants passé un premier abord assez revêche. La galerie de personnages est à la fois amusante, touchante et assez représentative des personnes que l’on pourrait trouver sur ce type d’île japonaise : la mamie super douée à la pêche, le gérant de bar un peu rustre, le chef de village toujours arrangeant, la bande de gamins insupportables mais très débrouillards, le maître d’école à la cool. Au beau milieu de ce petit monde bruyant et très envahissant, notre Seishû va chercher à trouver son style en tant que calligraphe mais surtout développer sa sociabilité. Car à force de travailler son art, il en a oublié ses émotions… Le duo qu’il forme au fil des tomes avec la petite Naru, est tout à fait unique : d’abord il cherche à la chasser pour obtenir sa tranquillité, puis il tolère sa présence et enfin il s’y attache à la manière d’un père de substitution. Les premiers tomes jouent beaucoup sur le décalage entre Seishû le citadin et l’ensemble des villageois, démontrant que le calligraphe est incapable de se débrouiller tout seul à la campagne. Cela donne lieu à des scènes hilarantes, renforcées par la venue de ses amis et sa famille, citadins eux aussi, sur l’île. A côté des scènes comiques, l’auteur nous montre le quotidien de l’île au fil des saisons (l’été, l’hiver, les typhons, la rentrée des classes), avec les célébrations organisées par les habitants qui n’existent que dans le village, un questionnement sur l’avenir des jeunes qui partent faire leurs études en ville (et ne reviennent pas) ou ceux qui décident de rester, la fermeture des commerces de proximité au profit des supermarchés, l’agriculture de l’île… Le récit se déroule par épisodes qui apportent à chaque fois des informations sur l’île ou une scène comique. Le fil rouge majeur est la présence temporaire de Seishû sur l’île, dont l’histoire décolle vraiment à partir du tome 10. Le seul reproche que j’aurais concernant cette série est qu’elle est trop longue à mon goût. On sent que l’auteur joue sur le succès de son histoire pour l’étirer en longueur et c’est un peu dommage. Je suis également restée sur ma faim concernant l’histoire des parents de Naru, car jusqu’au bout on ignore l’identité de sa mère. A noter que cette série de mangas est inspirée de l’archipel de Gôto d’où est originaire l’auteur. Elle a tellement eu de succès que le personnage de Naru est devenue la mascotte du site de l’office de tourisme de l’île. En fin d’histoire, sur certains tomes, l’auteur indique d’ailleurs l’impact sur manga sur l’archipel et réalise une petite gazette dessus agrémentée de photos super intéressante. Cela donne envie d’aller y faire un tour !

Un été à Tsurumaki, Shin’ya Komatsu, éditions Imho (manga jeunesse oneshot)

Résumé : Le dernier jour de l’école, un enfant qui a le pouvoir de parler aux plantes arrose une jacinthe d’eau dans la classe. Mais ce qui s’annonçait comme le début d’un été apaisé est bouleversé : un incident étrange se produit dans la ville de Tsurumaki et chamboule la vie de ses habitantes… Une belle histoire estivale dans un monde nostalgique et chaleureux.

Mon avis : Lu pour le Menu Le Japon de l’imaginaire – Le royaume de la Fantasy. C’est les vacances d’été et Mitsuru, notre héros de 8 ans fait une bêtise malgré lui en essayant de sauver la Jacinthe d’eau de la classe. Suite à cela, les plantes envahissent la ville de plus en plus, provoquant la peur des habitants et les faisant tomber dans un univers post-apocalyptique. Dans ce manga oneshot, on retrouve l’esprit et le charme des vacances d’été japonaises du point de vue d’un enfant : le cinéma de plein air, les devoirs de vacances, la collection de cartes vendues avec les bonbons, les rencontres avec les amis, la chaleur, les glaces à l’eau, la visite aux grands-parents… L’auteure mêle au quotidien de Mitsuru un monde magique parallèle dirigé par le Maître Tsurumaki, qui est responsable des saisons et de la nature en général. Car Mitsuru a un secret dont il n’a pas conscience et qui va bien l’aider à faire face aux conséquences de sa bêtise… Derrière cette petite histoire, on sent l’amour de l’auteure pour les plantes et peut-être l’envie d’un retour à une vie plus simple. Quand Mitsuru va confier une fleur spéciale au responsable du jardin botanique, celui-ci va l’étudier alors qu’au final, la plante est plutôt à sa place dans le jardin de Maître Tsurumaki. La contemplation de la nature suffirait-elle à notre épanouissement plutôt que son étude ? En dehors de l’histoire, les illustrations de la mangaka sont sublimes, mettant en valeur le végétal tout en apportant un côté enfantin charmant aux personnages. Un manga qui fleure bon l’été et les esprits de la nature à ne pas manquer !

Voilà pour cette première fournée de lectures en lien avec le Hanami Book Challenge. Je pense que cette année, je vais remplir plusieurs fois certaines catégories avec un menu en moins. Je me suis déjà éloignée de ma PAL initiale pour aller explorer d’autres livres !

Et vous, où en êtes-vous dans ce challenge ? Avons-nous des lectures communes ? Quels livres vous tentent le plus ? Dites-moi tout en commentaire !

Sakura et Macha,

A.Chatterton

6 réflexions sur « Mini-Chroniques en pagaille #15 Spécial Hanami Book Challenge 2022 partie 1 »

  1. J’en découvre des choses dans ton article ! Je suis intriguée par la cantine de minuit, c’est aussi le nom de la série sur Netflix ? Ça me donne envie de regarder 😊

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    1. Netflix a adapté la série de romans graphiques oui 😊♥️

      Aimé par 1 personne

  2. Ouah tu as lu tous les 18 tomes de la série ?! Je me suis noté des mangas mais je n’ai pas tous les tomes lol ce sera donc un challenge sur ceux que j’ai. Mais je commence la semaine prochaine lol ce we on est de carnaval alors j’ai du mal à trouver du temps pour me poser avec les derniers préparatifs avant le défilé de demain.
    Bon week-end et bon challenge.

    Aimé par 1 personne

    1. Oui, j’ai lu toute la série 😁, pour le challenge fait avec ce que tu as en stock, pas besoin de rajouter des livres en plus 😅

      Aimé par 1 personne

      1. Déjà que là pal est pharaonique 😂 si je me mets à acheter des mangas en plus je suis perdue pour la vie 😂

        Aimé par 1 personne

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