Mini-Chroniques en pagaille #14 Spécial Cold Winter Challenge partie 2

Sur le principe des mini-chroniques en pagaille de Light and smell, voici mon retour sur mes lectures associées à ma pal du Cold Winter Challenge. Plus étoffées qu’un simple commentaire, moins élaborées qu’une vraie chronique, parce que je n’ai pas le temps ou l’envie d’écrire une vraie chronique pour chacun des livres lus…

La route froide, Thibault Vermot, éditions Sarbacane (roman jeunesse)

Résumé : Ce matin, Jonah se réveille seul chez lui ; ses parents sont partis chercher des plumes d’oie pour fourrer des oreillers. Qui a besoin de plumes d’oie en 2018 ? Il faut dire que Papa et Maman ont lâché leur job en Californie et sont partis à l’autre bout du monde, dans le Yukon. Mais Jonah en a assez de vivre dans une pièce de 30m² ; aussi ce matin-là décide-t-il de partir en reconnaissance dans la forêt. Il fait un temps de morse, un froid à couper la peau ; mais Jonah a pris toutes les précautions nécessaires. Il suit la piste fine comme un cheveu dans l’immensité blanche… Peut-être bien que le vieux Stegner avait raison. Peut-être bien que Jonah aurait dû rester à distance de cet endroit.

Mon avis : Lu pour le menu Marcher dans la Neige – Forêt enneigée (Animaux, Ecologie, Nature Writing). J’ai été attirée par ce roman à cause de sa couverture qui, je l’ai découvert ensuite, reprend des éléments clé de l’histoire. Dans ce récit, l’auteur met l’accent sur le caractère inconscient de Jonah qui décide de partir en repérage d’arbres pour agrandir sa maison, alors qu’il n’a pas vérifié la météo. On sait dès le départ que l’histoire peut très mal se terminer, ce qui induit une tension dans le récit pour le lecteur, et fait apparaître la forêt et la neige comme des éléments impitoyables. J’ai beaucoup apprécié le personnage de Jonah, adolescent assez sérieux et finalement capable de s’adapter. A travers ses réflexions sur ses parents, il met le doigt sur le caractère stupide des néo-ruraux qui lâchent tout pour se reconstruire une nouvelle vie ailleurs au milieu de la nature, sans rien connaître de ce qui les attend, mais avec un fort enthousiasme. A aucun moment, les parents de Jonah n’ont pensé au bien-être de leur fils : ils l’ont éloigné de ses amis et des activités propres à son âge, et même pas pensé à lui faire un espace à lui dans la cabane qu’ils partagent sans intimité. Le seul ami de Jonah est un vieux trappeur qui conserve plein de livres et de cartes et qui élève des chiens de traineaux. Jonah n’a pas non plus de téléphone portable pour communiquer avec ses amis en Californie. Et l’on verra dans l’histoire que cela peut avoir une grande importance en cas de survie dans la forêt. Le récit se construit au fil du chemin tracé par le personnage vers son objectif : l’île aux Cèdres rouges. Entre deux astuces pour survivre face au froid, Jonah revient sur son passé et comment il est arrivé dans le Yukon. Il revient aussi sur une vieille légende concernant une piste maudite que lui a racontée Stegner. Jalonnant son parcours, ces réflexions vont le faire arriver à l’île et c’est là que tout va se gâter : phénomènes inexpliqués, hallucinations dûes à la panique, accident imprévisible… L’adolescent ne pourra compter que sur lui-même pour s’en sortir, et surtout à tout ce que Stegner lui a appris de la neige, bravant la peur qui l’étreint. J’ai pas mal frissonné de froid et d’angoisse en lisant cette histoire. Elle m’a rappelée les récits de Jack London, mais en plus moderne. J’ai aussi appris beaucoup d’astuces pour survivre dans le froid et la neige, même si je doute un jour de m’aventurer, comme le personnage, par un temps pareil. A noter que le dénouement introduit des éléments sur l’Histoire natifs du Yukon, très intéressante. En résumé, un roman jeunesse de Nature Writing sur la survie et les affres de l’adolescence qui ravira les fans de nature sauvage et fantastique.

Un Noël sans fin, Christina Lauren, éditions Hugo Roman (Romance de Noël)

Résumé : Maelyn Jone, vit avec ses parents, déteste son job-qui-ne-mène-nulle-part, et sa dernière bourde sentimentale a pris des proportions épiques. Mais le pire de tout : ce sera le dernier Noël qu’elle passera dans le lieu qu’elle aime le plus au monde : la cabane enneigée de l’Utah où chaque année depuis sa naissance elle célèbre Noël en famille, et avec ses deux autres familles de coeur. Au volant de sa voiture alors qu’elle s’éloigne de la cabane pour la dernière fois, des pneus crissent, un bruit de tôle retentit…puis Écran noir. Elle se réveille à bord d’un avion bondé à destination de l’Utah, où elle recommence les mêmes vacances encore et encore. Comment briser le cycle infernale de cette boucle du temps ? Et finalement rencontrer le véritable amour sous une branche de gui ?

Mon avis : Lu pour le menu Magie de Noël – All I want for Christmas ( Romance de Noël, Amour, Amitié). Le voyage dans le temps associé à une romance n’est pas un thème très courant en littérature, contrairement aux films, et c’est ce qui m’a intéressée dans ce roman. Après lecture, on ne peut pas dire que ce thème soit très exploité car l’héroïne ne revit que peu de fois sa journée et son séjour. On est loin d’Un jour sans fin. Cependant, au fil de la lecture, on sent que tout peut basculer à n’importe quel moment, ce qui induit une forme de tension pendant tout le récit notamment du côté de l’héroïne. Concernant Maelyn justement, dès le départ, tout nous indique qu’elle est perdue dans sa vie et que fêter chaque Noël dans cette cabane avec sa famille, ses amis et leurs traditions, est un vrai point d’ancrage pour elle. Le fait que ce lieu disparaisse lui fait perdre ses repères et lui donne envie de se battre pour ce qui est important pour elle. Mais ce ne sera pas facile pour autant de sortir des schémas dans lesquels elle s’est enfermée : Andrew, son ami de toujours, ne peut pas tomber amoureuse d’elle, elle ne pourra jamais rebondir sur son échec professionnel, sa famille ne pourra jamais fêter Noël ensemble dans les années qui viennent… Cela la rend un peu immature à certains niveaux, mais heureusement, elle va évoluer au fil du récit. Au fil de l’histoire, on découvre un profond attachement dans cette famille aux traditions de Noël : concours de bonhommes de neige, défi photo, repas gargantuesques, chansons de Noël, pulls de Noël moches, choix et décoration du sapin… tout y passe pour le plus grand plaisir des amateurs de cette fête. Ce qui prédomine par dessous tout, c’est la joie d’être réunis. L’auteure nous présente une famille un peu spéciale composée d’amis de fac des parents de l’héroïne, qui décident de passer les fêtes ensemble depuis qu’ils se connaissent, avec leurs enfants. Même les parents de Maelyn, pourtant divorcés, continuent de suivre cette tradition pour apporter une forme de stabilité à leurs enfants tous les ans. De ce fait, la famille élargie est particulièrement grande avec un couple gay, un célibataire endurci, un couple divorcé et un autre encore marié auxquels s’ajoutent deux jeunes enfants, un ado, deux plus grands dans la vingtaine et un trentenaire. Difficile dans ces conditions de faire éclore une romance dans un cadre familial avec un ami d’enfance. Et pourtant Christina Lauren réussit son pari à la faveur du bazar occasionné par le voyage dans le temps. Car dès le départ, on sent une alchimie entre Andrew et Maelyn et même s’ils se connaissent depuis l’enfance, ils ont encore à en apprendre l’un sur l’autre. Mais l’entrée en matière ne sera pas facile car Andrew est plus âgé, et son frère Théo, du même âge que Maelyn, semble amoureux d’elle. Par ailleurs, toute la famille pense que Maelyn et Théo sont fait pour être ensemble, ce qui va rendre délicates les relations au sein du clan quand l’héroïne mettra en lumière sa relation avec Andrew. J’ai beaucoup aimé suivre la romance de l’héroïne qui promet quelques scènes bien torrides, même si elle ne représente qu’une partie de l’histoire. J’ai surtout apprécié la réflexion qui découle du livre autour des traditions familiales de Noël et ce qui compte pendant les fêtes : continue-t-on ces traditions par corvée ou par plaisir ? Peut-on les faire évoluer et comment ? Qu’est-ce qui est vraiment important dans la vie ? Les fêtes de fin d’année sont souvent l’occasion d’une remise en question personnelle de ses choix de vie et un moment de partage. Je trouve que c’est particulièrement bien décrit dans ce livre. Par ailleurs, en fin d’ouvrage, l’auteure propose une ellipse estivale autour d’un nouveau voyage à la cabane et permet de voir l’évolution des personnages que j’ai particulièrement appréciée. En résumé, il s’agit d’une romance de Noël mais aussi d’un roman sur la famille qui exploite le thème des traditions et du développement personnel. Un livre qui se lit tout seul, mais qui peut décevoir vis à vis des attentes du résumé autour de la romance et du voyage dans le temps.

L’ours et le rossignol, Tome 1 de la Trilogie d’une nuit d’hiver, Katherine Arden, éditions Denoël (Roman fantastique)

Résumé : Au plus froid de l’hiver, Vassia adore par-dessus tout écouter, avec ses frères et sa soeur, les contes de Dounia, la vieille servante. Et plus particulièrement celui de Gel, ou Morozko, le démon aux yeux bleus, le roi de l’hiver. Mais, pour Vassia, ces histoires sont bien plus que cela. En effet, elle est la seule de la fratrie à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l’appel insistant des sombres forces nichées au plus profond de la forêt. Ce qui n’est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales. Inspiré de contes russes, L’Ours et le Rossignol a su en garder toute la poésie et la sombre cruauté.

Mon avis : Lu pour le Menu Marcher dans la neige – Pôle Nord (Froid, hiver, neige, pays froid). J’ai souhaité lire ce roman du fait de sa notoriété sur les réseaux sociaux. J’ai même tenté une lecture commune avec 3 autres lectrices-blogueuses et… ce fut un abandon temporaire. A la base, je trouve que le résumé dévoile un peu trop l’histoire car finalement, on débute le récit avant la naissance de Vassia, puis avec son enfance. Le rythme est lent, assez descriptif et on se demande à quel moment l’action va démarrer. C’est ce qui m’a déplu dans le roman. N’ayant lu que la moitié, je me suis arrêtée avec l’arrivée du prêtre Constantin dans la maison de Vassia qui va chercher à éradiquer le folklore païen pour imposer son Christianisme. J’espère que l’action démarre ensuite… Dans la première partie, j’ai apprécié le côté étrange suscité par le petit peuple dont seule Vassia a connaissance avec sa belle-mère. Derrière le côté fantastique, on sent un profond bouleversement des croyances avec d’un côté une partie du peuple russe attaché à leurs dieux du foyer, et de l’autre l’arrivée d’une nouvelle religion qui menace les anciennes croyances. Les intrigues politiques à la cour du Tsar sont également intéressantes : on devine les intentions des puissants pour conserver leur pouvoir, quitte à sacrifier certains membres de leur famille ou à se débarrasser d’opposants religieux. L’ambiance rappelle celle des contes narrés au coin du feu lors des veillées, avec des esprits, des personnages forts, un décor de forêt enneigée et une famille très soudée. Les dieux de la forêt apportent un côté inquiétant à l’histoire. Le fait qu’il s’agisse d’un roman fantastique basé sur la mythologie slave est assez original car c’est un thème peu courant. Le roman est très bien écrit avec un style fluide quoique un peu fleuve et trop descriptif pour moi. Bref, je pense reprendre cette lecture à un autre moment dans l’hiver pour au moins terminer ce premier tome. Et si j’accroche à la deuxième partie de l’histoire, peut-être que je continuerai avec le tome deux, qui sait ?

Voilà pour mes dernières lectures dans le cadre du Cold Winter Challenge. J’avoue m’essouffler un peu sur ce challenge passé les fêtes de fin d’année. Il est probable que je l’abandonne en fin de mois pour me consacrer à une Pile à lire thématique en lien avec mes derniers achats.

Et vous ? Participez-vous à ce challenge ? Avez-vous lu l’un des livres que je vous présente aujourd’hui ? Dites-moi tout en commentaire !

Sapin et neige,

A.Chatterton

6 réflexions sur « Mini-Chroniques en pagaille #14 Spécial Cold Winter Challenge partie 2 »

  1. J’espère que tu accrocheras à la deuxième partie de L’Ours et le Rossignol que j’avais beaucoup aimé, notamment pour l’ambiance et ce bouleversement des croyances que tu mentionnes 🙂

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    1. On verra si je m’y remets après. Je suis plutôt sur des lectures courtes et des thriller en ce moment. Ya des périodes comme ça 🤣

      Aimé par 1 personne

      1. L’important est de pouvoir écouter ses envies 🙂 Et puis, c’est sympa les thrillers !

        Aimé par 1 personne

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