Sur le principe des mini-chroniques en pagaille de Light and smell, voici mon retour sur mes lectures automnales associées à ma PAL du Pumpkin Autumn Challenge 2021. Plus étoffées qu’un simple commentaire, moins élaborées qu’une vraie chronique, parce que je n’ai pas le temps ou l’envie d’écrire une vraie chronique pour chacun des livres lus…

Le grimoire d’Elfie Tome 1, Christophe Arleston, Audrey Alwett, Mini ludvin, Drakoo éditions (BD jeunesse fantasy)
Résumé : Elfie et Magda vivent depuis la mort de leur mère chez une tante acariâtre. Mais un jour leur sœur aînée revient de Londres : elle a transformé un bus anglais en librairie ambulante pour aller de village en village. Une nouvelle vie commence ! Leur première étape les amène dans une île bretonne où de vieilles rancœurs secouent la population, pour un mystérieux timbre perdu. Mais surtout, Elfie découvre qu’elle a hérité des talents de sorcière de sa mère, et d’un grimoire qu’elle doit nourrir de ses écrits.
Mon avis : Lu pour le menu Automne douceur de vivre – Eh Jiji […] et aussi parce qu’il a été présenté par Guimause Terrier, dans sa pal du challenge 2021. J’étais curieuse de découvrir les aventures de Elfie et ses soeurs dans leur bus-librairie au nom évocateur (Le livre qui pue !). Ce premier tome nous introduit bien l’univers des trois soeurs et surtout le thème du deuil avec la perte de leur mère, une romancière connue dont les titres de romans sont ceux écrits par Audrey Alwett elle-même (un joli clin d’oeil de lecture soit dit en passant). Si l’aînée majeure a eu l’occasion de parcourir le vaste monde suite à cette perte tragique, les deux cadettes ont été placées chez leur tante qui est aussi aimable de celle d’Harry Potter. L’arrivée de l’aînée en bus va « sauver » Elfie et Magda de leur destin potterien, tout en réunissant la fratrie. Si l’adaptation au bus et à cette nouvelle vie est un peu difficile du fait du caractère des deux cadettes, le fait de stationner sur une île avec un mystère à résoudre va vite les souder. Entretemps, on glanera quelques informations sur leur mystérieuse maman dont le fait qu’elle soit magicienne car elle a légué un grimoire magique à Elfie. Dans ce premier tome, on retrouve également l’amour des livres avec une Elfie future libraire, le thème du handicap représenté par Magda, l’amour entre soeurs, la soif de l’aventure. L’île dans laquelle les trois soeurs stationnent à des airs de La Petite boulangerie du bout du monde, avec une douceur de vivre mais aussi des querelles de village et pas mal de situations cocasses. On succombe au charme de l’histoire même si certains éléments semblent peu réalistes et que l’on s’interroge sur la pérennité de la situation (un bus librairie qui fait aussi habitation pour trois, une éducation donnée par la soeur aînée qui semblent dépassée par les cours élémentaires…) En résumé, un premier tome sympathique, mais bien ciblé jeunesse.

Le jardin secret Tome 1, Maud Begon d’après le roman de Frances H. Burnett, Dargaud éditions ( Bd jeunesse – adaptation)
Résumé : Après la mort de ses parents en Inde, Mary, petite fille renfermée, désagréable et malingre, est recueillie par un oncle toujours absent dans un sombre et étrange manoir perdu sur la lande anglaise. Là, elle va s’ouvrir à la vie et changer grâce à la recherche d’un jardin mystérieux, la rencontre d’un premier ami, jusqu’à se transformer tant physiquement que moralement.
Mon avis : Lu pour le menu Automne enchanteur – La lunette de pierre […] pour son côté Nature. J’avais lu enfant le roman dont est issu cette adaptation BD et j’en avais gardé un bon souvenir. J’ai décidé de tenter cette nouvelle version et je n’ai pas été déçue, même si je connais d’avance l’issue de l’histoire. Dans cette première partie, on découvre le personnage de Mary, petite fille capricieuse et solitaire, orpheline suite à une tragédie, qui trouve un épanouissement et une raison de vivre dans la réhabilitation d’un jardin secret dont elle a découvert la clé. La scénariste a su retranscrire l’ennui de la petite fille, son imaginaire fantasque et le drame de son oncle de manière assez synthétique et parfaitement réussie. On découvre avec elle certaines plantes qui poussent en Angleterre et la manière de les cultiver, comme un cours de botanique illustré, avec des dessins très réalistes et beaux. On prend plaisir à la voir changer en jardinant et en se faisant des amis malgré son sale caractère. Ce que j’avais oublié en revanche et qui m’a le plus choquée dans l’histoire, est la manière dont se comporte son oncle envers elle, quand elle est placée sous sa tutelle : accablé par la perte de sa femme il délaisse complètement la petite fille, tout comme les domestiques. Pour résumer, l’enfant s’élève seule tout en s’efforçant d’apprivoiser l’homme. La découverte d’un autre secret lié au vent qui souffle les soirs de tempête va par la suite bouleverser l’univers de Mary, et sera développé davantage dans la Deuxième partie je pense. Côté dessin, les personnages sont longilignes avec de grands yeux flous, le jardin est représenté dans un ensemble de formes et seules les zooms botaniques permettent de distinguer certaines fleurs qui viennent s’entrelacer sur les coins des pages. L’illustratrice a su retranscrire le changement d’état de la petite fille et celui du jardin par le biais des couleurs qui passent d’un gris/vert à des couleurs éclatantes en fin d’ouvrage. Le contraste du jardin indien et de celui anglais en début et fin d’ouvrage est très intéressant également. Une jolie version illustrée de l’histoire originale avec des ellipses bien choisies.

Le festival du Dragon-thé, K. O’Neill, Bliss éditions (BD jeunesse LGBTQIA+)
Résumé : Rinn a grandi entourée de dragons-thé dans son village, mais tomber face à un véritable dragon est tout autre chose ! Elle rencontre Aedhan, un jeune dragon qui avait été envoyé pour protéger le village. Mais Aedhan s’est endormi dans la forêt il y a quatre-vingt ans… Avec l’aide d’Erik, l’oncle de Rinn, et de son compagnon Hesekiel, ils vont tous enquêter sur les mystères de ce sommeil enchanté. Mais Rinn souhaite surtout aider Aedhan à accepter le fait qu’il ne pourra pas rattraper le temps perdu…
Mon avis : Lu pour le menu Automne enchanteur – Princesse princesse pour le thème LGBTQIA+. Situé dans le même univers que Le cercle du Dragon-thé, nous y retrouvons certains personnages de la première bd sans que cela nuise à l’histoire : Erik et Hesekiel, instigateurs du cercle. Sauf qu’on y découvre cette fois-ci la jeunesse de chasseurs de prime de ces deux personnages qui forment un couple gay-humain/animal. L’action se concentre sur le village où vivent les dragons thé avec la préparation d’un festival et le réveil d’un Dragon qui peut prendre apparence humaine, victime d’un sort de sommeil. Les thèmes principaux de cette histoire seront l’amitié, la vie communautaire d’un village, l’entraide, et le fait de trouver sa voie surtout pour les personnages de Rinn et d’Aedhan. L’auteure introduit aussi des thèmes LGBTQIA+ avec le couple Erik / Hesekiel ainsi que Rinn dont on nous annonce en début de récit qu’elle est non genrée. Si le récit est assez simple quoique charmant, la force de cette bd réside surtout dans son atmosphère doudou que traduisent très bien les illustrations : les traits des personnages sont doux, les couleurs chaleureuses. Les dragons-thé ressemblent à des versions mignonnes de pokémons qu’on a envie de câliner. L’auteure nous propose même en fin d’ouvrage un index pour découvrir les caractéristiques de chaque dragon-thé aperçus dans cette histoire (à bien différencier de leurs cousins éloignés les dragons). En résumé, on passe un moment cocooning avec cette histoire malgré un récit très axé jeunesse.

Dans la tête de Sherlock Holmes Tome 1, Cyril Lieron, Benoît Dahan, éditions Ankama ( BD adulte policière)
Résumé : Un simple diagnostic médical du Dr Watson se révèle être bien plus que cela…
La découverte d’une poudre mystérieuse sur des vêtements et d’un ticket de spectacle très particulier amène Sherlock Holmes à penser que le patient n’est pas l’unique victime d’un complot de grande ampleur. Il semblerait en effet que l’étrange disparition de londoniens trouve son explication dans les représentations d’un magicien Chinois. D’autres tickets retrouvés confirment les soupçons du détective…
Mon avis : Lu pour le menu Automne des mystères – Le destin perdu pour l’énigme proposée. Qui ne rêverait pas d’être dans la tête de Sherlock Holmes afin de comprendre la manière dont il raisonne ? Avec cette bd, c’est fait ! Avec cette aventure originale qui reprend un Sherlock conforme au canon : toxicomane, accro aux enquêtes et difficile à suivre, on découvre de l’intérieur et de manière illustrée comment il assemble les pièces du puzzle. Et c’est un vrai régal. Que dire de plus sur cette bd qui n’a déjà été dit ? Les dessins ont un côté rétro avec des couleurs sépia mâtinées de bleu et de rouge. On entre dans la tête du célèbre détective comme dans les différentes pièces d’une maison avec bibliothèque, laboratoire, jardin, etc… reliées entre elles par un fil rouge qui jalonne l’histoire. Si vous ne connaissez pas bien Londres, vous allez apprendre à vous diriger dans ses rues avec les différents plans de la capitale qui vous seront proposés pendant l’enquête, afin de retracer le cheminement des suspects. Et surtout, comme Watson, le lecteur est invité à rester attentif pendant l’histoire afin de résoudre lui-même l’enquête, comme dans un livre-jeu. Cependant, vous n’aurez pas la solution en fin d’ouvrage : il vous faudra acquérir le tome 2 qui vient de sortir pour la découvrir. Du coup, n’ayant pas le tome 2, je suis un peu restée sur ma faim au bout de ce premier tome, petit bémol de lecture. En résumé, je dirais que l’engouement autour de cette bd n’est pas surfait car l’histoire est de qualité et le personnage principal très cohérent par rapport au canon (étant fan du détective, je suis conquise). Cependant, j’aurais préféré avoir le fin mot de l’histoire en fin de récit, ce qui aurait été plus efficace pour comparer mes hypothèses avec celles de Watson.

Spirite Tome 1, Mara, Drakoo éditions (Bd adulte steampunk)
Résumé : La chasse aux fantômes est un sport dangereux, surtout quand on ne sait pas qui est le chasseur et qui est le chassé.Dans le New York des années 1930, Ian Davenport, timide jeune chercheur en spiritologie qui traque mais surtout étudie les fantômes, voit son mentor et ami Boris Voynich se faire assassiner sous ses yeux dans des circonstances étranges. Il se retrouve alors propulsé dans une sombre histoire de meurtres inexpliqués qui semblent ne cibler que ses confrères spiritologues. Seul, désespéré, rejeté par la police qui ne le prend pas au sérieux de par son métier peu crédible, il décide de chercher de l’aide auprès des journalistes d’une rubrique paranormal d’un grand journal New York. Là, il y rencontre Nell Lovelace, une jeune femme sceptique au caractère bien trempé, qui accepte à contrecoeur de l’aider. Ensemble, ils vont tenter de percer le secret de cette affaire de meurtres, qui semble liée à la terrible explosion d’origine mystérieuse de Tunguska en 1908, contrée perdue de la Sibérie profonde.
Mon avis : Lu pour le menu Automne des mystères – En avant Yvette Tempête ou Le destin perdu (cela convient aux deux). Des Ghostbusters version années 1930, c’est ce que je me suis dit au vu de la couverture de cette bd. Alors oui, il va bien être question de fantômes et de chercheurs en sciences des fantômes, mais pas que. Sans paraphraser le résumé ou spoiler des éléments de l’intrigue, disons que nous allons plonger dans une enquête sur fonds de spiritologie autour de découvertes scientifiques qui pourraient changer l’avenir de l’humanité, dans un univers uchronique proche du steampunk. Je dis proche car les récits steampunk se situent généralement fin XIXème – début XXème siècle et nous sommes en 1930 dans cette histoire, et malgré une machine à ectoplasme qui fonctionne avec une énergie mystérieuse, ce seront le seul élément qui pourrait se raccrocher au steampunk. J’ai beaucoup apprécié les deux personnages principaux : Ian Davenport et Nell Lovelace qui sont tout à fait complémentaires. Là où Ian est timide, Nell est courageuse. Ils sont liés par un point commun : des parents célèbres mais pas de manière identique. Là où Ian s’est fait exploiter par des charlatans, Nell a vu son ambition de journaliste croître grâce à sa mère qui l’était aussi. Si l’auteur en fait un duo efficace, il a le mérite de ne pas tomber dans la facilité en nous proposant une romance. Mais je gage que cela arrivera dans les tomes suivants. Le thème féministe est présent dans cette histoire avec le personnage de Nell reléguée à une rubrique farfelue pour recueillir des récits à sensations parce qu’elle est une femme, alors qu’elle a assez de talent pour trouver de véritables enquêtes. Les recherches scientifiques de Ian et Boris s’avèrent intéressantes dans l’histoire même s’ils ne sont pas vraiment pris au sérieux par la communauté scientifique : il s’agit de faire apparaître les fantômes afin de prouver leur existence grâce à une machine fabriquée par Boris. Seulement, le monde n’est pas forcément prêt à cette découverte et des personnes malintentionnées souhaitent sa destruction, liée à l’explosion de Tunguska ce qui va causer pas mal de troubles à nos héros. Côté illustration, les personnages ont des traits précis et fins, presque anguleux. Les couleurs choisies sont assez marquées : Violet, vert, rouge, blanc, turquoise renforçant les émotions ou l’atmosphère des différentes étapes du scénario. En fin de récit, on découvre un aperçu du contenu du carnet de croquis de Ian, celui où il rédige toutes ses notes associées à l’affaire. Le carnet présente un dessin au crayon sur fond jaune/sepia renforçant le réalisme d’une prise de notes. Il ajoute des éléments au récit principal notamment sur la source d’énergie utilisée par la machine à ectoplasme ou des anecdotes du quotidien de Ian. Côté enquête, on devine assez aisément certains éléments de l’histoire mais l’arrivée d’un grand vilain dans le récit brouille à nouveau les pistes, nous donnant envie d’en savoir plus. Pour résumer, Tunguska est un premier tome qui propose une intrigue policière à l’apparence simple et à l’atmosphère marquée. J’attends de découvrir le tome 2 pour avoir plus d’éléments afin de comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire.
Que des bande-dessinées pour ces nouvelles chroniques du Pumpkin Autumn Challenge et principalement des premiers tomes. Pour une fois cette année, j’ai dérogé à ma PAL initiale en lisant beaucoup de BD. C’est un moyen de remplir le challenge assez facilement avec des lectures courtes mais aussi de s’initier à différents univers graphiques. Si certaines m’ont déçues par leur manque de contenu, j’ai passé néanmoins un très bon moment. Plus que quelques lectures et j’aurai terminé ce challenge haut la main !
Tasse de thé et carrot cake,
A.Chatterton.
Le grimoire d’Elfie est dans ma PAL d’emprunts et Le jardin secret est dans ma wish list d’emprunts…
Tu me donnes encore plus envie de sortir de ma PAL Le festival du Dragon-thé et Dans la tête de Sherlock Holmes, mais pour ce dernier, j’attends d’avoir entre mes mains le numéro 2 que je devrais recevoir à Noël.
Quant à Spirite, j’avais beaucoup aimé ce premier tome et trouve que tu en parles très bien. Je te rejoins complètement sur la complémentarité du duo 🙂
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Tu n’as plus qu’à lire ceux de ta pal 😁
J’ai été très déçue de ne pas avoir la résolution dans la bd sur Sherlock. Il faut vraiment que je me procure le tome 2 😱
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J’espère que tu pourras vite le lire, parce que j’imagine sans peine ta frustration….
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J’ai beaucoup aimé le Grimoire d’Elfie aussi. Les dessins comme l’histoire m’ont enthousiasmée et fait rêver.
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C’était très mignon et Elfie est souvent grognon. Je trouve ça hilarant 🤣
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Dans la tête de Sherlock Holmes ça me parle bien, je le note :3
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