Sur le principe des mini-chroniques en pagaille de Light and smell, voici mon retour sur mes lectures automnales associées à ma PAL du Pumpkin Autumn Challenge 2021. Plus étoffées qu’un simple commentaire, moins élaborées qu’une vraie chronique, parce que je n’ai pas le temps ou l’envie d’écrire une vraie chronique pour chacun des livres lus…

Crâne bavard, grimoire et magie noire, Fingus Malister tome 2, Ariel Holzl, éditions Rageot (Roman Fantasy jeunesse)
Résumé : Apprenti seigneur maléfique, Fingus Malister a pour conseiller occulte le Crâne de son grand-père et pour amie Polly, une jeune sorcière. Le Crâne suggère à Fingus de développer son pouvoir grâce à un manuel de nécromancie, le M.E.C.H.A.N.T. Il faut le dérober au Monarque de l’Automne, dans son palais de Feuilles Mortes et de Larmes. Fingus et Polly parviennent à voler le précieux grimoire. Mais une armée de créatures monstrueuses levée par le Monarque encercle le village de Bedlam, menaçant de tuer les habitants si le manuel n’est pas restitué. Que va faire Fingus ?
Mon avis : Lu pour le Menu Automne Douceur de vivre – J’ai un dragon et je n’hésiterai pas à faire feu. J’avais apprécié le premier tome de cette duologie, qui mettait du temps à se mettre en place mais dont le personnage principal avait pour mérite de lutter contre l’adversité avec le sourire. Dans ce second tome, Fingus va se laisser influencer par son grand-père et réaliser de mauvais choix qui vont le conduire dans le Royaume du Monarque de l’automne. Encore une fois, je me suis délectée de cette histoire avec le style particulier de Ariel Holzl qui manie l’humour noir comme personne. J’ai particulièrement apprécié l’univers du Monarque, très glauque et en même temps assez mélancolique, qui aurait mérité à lui seul beaucoup plus de place dans le récit tellement il est réussi. J’ai aimé l’évolution du personnage de Fingus, qui malgré ses mauvais penchants familiaux, souhaite être aimé et avoir une famille. Même le personnage d’Ammonia, une véritable peste, prend un peu plus de profondeur dans ce tome en montrant un visage humain. Cependant, la fin du roman m’a beaucoup déçue, et en particulier l’épilogue. Il me laisse sur ma faim et j’aurais apprécié suivre d’autres aventures du sorcier, surtout avec l’arrivée de nouveaux venus très intriguants à Bedlam, qui laissaient l’opportunité de créer une nouvelle histoire. A la place, l’auteur a choisi de raconter le futur en accéléré de Fingus, en trois pages. Le manque de succès éditorial de la série a-t-il eu raison de son arrêt ? Je m’interroge encore, d’autant qu’il y avait matière à écrire d’autres histoires. Alors certes, ce n’est pas du niveau des Soeurs Carmines car il est vraiment destiné à un public jeunesse et cela se ressent dans son sujet. Mais j’aurais apprécié une suite. Il faudra se consoler avec les autres sorties de l’auteur pour retrouver sa plume…

La mort n’est qu’un début, Ambelin et Ezekiel Kwaymullina, éditions Rageot (Young adult policier)
Résumé : Beth est morte. Et depuis, son père, policier, est le seul qui puisse encore la voir et l’entendre… mais il est submergé par son deuil. Pour l’aider à refaire surface, Beth l’encourage à s’investir dans une nouvelle enquête : suite à l’incendie d’un orphelinat, un cadavre a été retrouvé et deux hommes ont disparu. Qui sait, ce mystère pourra peut-être détourner son père de sa tristesse ? Intriguée, Beth se lance elle aussi dans l’enquête. Elle fait bientôt la connaissance d’Isobel, une fille étrange qui parle par énigmes…
Mon avis : Lu pour le Menu Automne Frissonnant – Gare ! Gare ! A la main de gloire ! D’abord très enthousiaste à lire ce récit après avoir jeté un oeil au résumé, je m’étais imaginée une intrigue à l’image du roman de Justine Robin : L’apprentie faucheuse, où une jeune fille décédée a encore un rôle à jouer sur terre. En soi, c’est vraiment le cas, mais l’histoire s’est avérée plus réaliste que fantastique, même si le personnage d’Isobel apportait une touche irréelle au récit. Ici, il sera question d’une enquête policière autour d’un corps retrouvé dans un incendie et de la disparition des deux responsables du lieu incendié. Mais l’enquêteur, père de la morte devenue fantôme, a des difficultés à faire son deuil : fâché avec le reste de la famille, dépressif, il n’arrive pas à accepter la mort de sa fille. Et le deuil est d’autant plus difficile qu’il la voit constamment et discute avec elle alors qu’elle est devenue un fantôme. De son côté, Beth refuse de partir vers un au-delà sans s’être assurée que son père va survivre à sa disparition. L’enquête va les réunir, mais de rebondissements en rebondissements, ils vont découvrir que la petite ville si tranquille où a eu lieu le crime regorge de secrets bien gardés. Ce roman est né d’une écriture à quatre main d’un duo de frère et soeur qui s’efforce de mettre en avant l’Histoire aborigène d’Australie. A travers l’histoire d’Isobel, seule témoin de l’incendie, ils nous embarquent dans un récit proche du conte qui nous narre les atrocités commises par les blancs envers le peuple aborigène pour le « civiliser » au fil des décennies. Ce roman mélange donc de nombreux thèmes : une réflexion sur la mort et le deuil, une enquête policière et l’Histoire du peuple aborigène. Le récit passe du roman policier du point de vue de Beth, au témoignage de Isobel proche d’un conte aborigène qui semble n’avoir aucun lien. Les deux récits se rejoindront en fin de roman pour un retournement de situation totalement inattendu. L’architecture du roman est donc assez originale et c’est ce que j’ai le plus apprécié. Je mettrai cependant un bémol sur l’enquête qui trouve assez vite son dénouement, et aurait mérité de durer un peu plus longtemps. Pour résumer, un policier Young adult à la construction originale qui touche à des thèmes assez particuliers.

Trafic sanglant, vampires sur les dents, Les tribulations d’Esther Parmentier, Sorcière stagiaire, tome 2, Maëlle Desard, éditions Rageot (Young adult Policier humoristique)
Résumé : De sorcière qui s’ignore à sorcière stagiaire, il n’y avait qu’un pas et Esther Parmentier, 19 ans, l’a franchi grâce à la manière brillante dont elle a résolu une précédente enquête sous la direction de l’agent Loan, un vampire désagréable, mais néanmoins très séduisant. Elle est désormais à plein temps au sein de l’Agence qui contrôle les relations entre les humains et les créatures surnaturelles. Mais bientôt, un nouvel arrivant, un dénommé Wolfgang Strøm, loup-garou de son état, se présente pour, prétend-il, réaliser un audit de l’Agence. Et voici que simultanément l’agent Loan, qui avait mystérieusement disparu, fait son come-back : il enquête désormais sur un trafic au sein de la communauté vampire et exige la participation d’Esther. Quand à son tour Wolfgang s’immisce dans l’enquête, un trio est formé. Et qui dit trio dit complications…
Mon avis : Lu pour le Menu Automne Douceur de Vivre – J’ai un dragon et je n’hésiterai pas à faire feu. J’avais déjà beaucoup apprécié le premier tome de la série pour son humour et son héroïne hors-normes. Je n’ai donc pas hésité à lire la suite, où j’ai retrouvé le même ton mordant et caustique, un récit rempli de références de geek ou liées à la Pop-Culture (les notes de bas de page de l’auteure sont juste fantastiques !) et une intrigue mettant en scène une parodie de triangle amoureux digne de Twilight. On s’amuse beaucoup avec Esther, cette héroïne un peu ronde, qui n’a pas la langue dans sa poche, adore les jeux-vidéos et aime secrètement son co-équipier vampire. Dans ce nouvel opus, il sera question d’un trafic particulier que l’équipe devra mettre en lumière… sous le contrôle de Wolfgang un bureaucrate venu surveiller l’agence Strasbourgeoise. Comme dans le premier tome, tous les plans élaborés par Loan seront foireux et rattrapés de justesse par le bon sens d’Esther. Rien ne va se passer comme prévu et bien sûr tout aura une explication. On en apprendra également un peu plus sur la communauté des vampires, ainsi que le conflit qui les a opposés aux loups-garous, avec une réflexion sur les crimes de guerre. L’auteure sait manier avec brio une intrigue oscillant entre roman policier et fantasy à une époque contemporaine, avec une grosse dose d’humour. Même le final introduit une pointe de romance qui arrive à point nommé. J’ai particulièrement apprécié le fait que l’héroïne soit présentée comme normale, et pas extraordinaire avec des pouvoirs infinis comme c’est le cas dans de nombreux récits de fantasy. Pour résumer, un roman de fantasy-policier feel good à lire de toute urgence afin de chasser la morosité. A noter que si vous n’avez pas lu le tome 1, cela n’est pas important car de nombreux rappels de l’histoire ont lieu au début du tome 2.

L’affaire Jane Eyre, Jasper Fforde, éditions 10-18 (Roman policier – Science -Fiction adulte)
Résumé : Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu’une brigade spéciale a dû être créée pour s’occuper d’affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l’origine des plus folles inventions, on a parfois envie d’un peu plus d’aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l’héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d’une fin certaine…
Mon avis : Lu pour le menu Automne Enchanteur – Nom d’une Dune. Conseillé par une amie et lu dans le cadre d’une lecture commune, j’ai découvert avec délices l’univers de Jasper Fforde et j’en suis ressortie transformée. Il s’agit d’une uchronie où la Littérature prend une place tellement importante que l’on a crée une brigade chargée de la protéger. Jusque là, on comprend. Sauf que tout va devenir plus complexe au fil des pages… Thursday Next, le personnage principal, est une héroïne de la guerre de Crimée, hantée par son passée et la mort de son frère au combat. Vivant avec un dodo cloné de compagnie, elle a échoué sa relation amoureuse et n’est douée que dans une chose : son travail au sein de la section de police chargée de protéger la littérature. La disparition de Jane Eyre va soulever de nombreux éléments de son passé et l’obliger à faire face aux problèmes qu’elle n’a jamais su résoudre : se réconcilier avec son ex (qui va se marier), comprendre comment elle réussit à entrer dans les livres sans aucune technologie, et peut-être un jour voir son père pas en coup de vent pour des moments importants. L’intrigue est touffue et bourrée de rebondissements, mais vraiment originale. Les amoureux de la littérature y trouveront leur bonheur, car l’auteur est friand de références à d’autres œuvres et débats littéraires comme l’identité de Shakespeare ou la fin du roman Jane Eyre. Une grosse dose d’humour vient s’ajouter à l’action avec notamment les interruptions temporelles du père de Thursday pour lui poser des questions sur l’Histoire, laissant entendre en filagramme au lecteur qu’il se livre à une bataille avec les Révisionnistes pour changer des éléments historiques selon les époques. Enfin, le grand méchant Achéron Hadès est l’entité même du personnage méchant libéré de toutes contraintes et dont le charisme atypique est tout simplement jubilatoire. Un premier tome de série complètement fou dont j’ai vraiment envie de connaître la suite.
Voilà pour cette deuxième fournée de lecture, plutôt orientées Young adult et jeunesse encore une fois, et avec des suites de séries.
N’hésite pas à m’indiquer en commentaire si tu as lu l’un de ses titres ou s’il figure dans ta PAL.
Tarte à la citrouille et plaid tout doux,
A.Chatterton
J’avais également apprécié le premier tome de Fingus Malister et lirai la suite avec plaisir, a fortiori si l’évolution du personnage est concluante. Dommage pour la fin et l’épilogue…
La série Esther Parmentier me tente beaucoup. Je commencerai par le premier tome mais c’est bien de savoir qu’on peut lire le deuxième tome sans être perdu !
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