Vous l’aurez noté, les parutions de mes articles sur la littérature de mon projet Parlons Steampunk sont en pause depuis le mois d’avril. Il y a plusieurs raisons à cela et j’ai éprouvé le besoin de réaliser cet article pour vous expliquer ce qui se passe en coulisses et l’évolution du projet.
Un projet chronophage
Depuis le départ, j’ai sous-estimé le temps de préparation de mes articles concernant ce projet. Après deux ans passés à réfléchir à la manière dont je voulais présenter les choses, j’ai encore été trop ambitieuse en m’imposant un article par mois.
Cela peut sembler dérisoire, un article par mois sur le steampunk. Sauf que mon blog n’est pas centré uniquement sur le steampunk. J’ai d’autres idées d’articles, je lis des romans d’autres genres et surtout je réalise tout cela sur mon temps libre. A côté, j’ai une vie et un travail à plein temps.
Par ailleurs, je n’avais pas prévu tous les petits détails du quotidien qui allaient retarder la publication comme le fait de recevoir des amis à la maison qui m’empêche d’écrire, ou ne pas réussir à récupérer un livre nécessaire à un article à la bibliothèque, ou encore le temps que m’a pris la création de mon challenge littéraire sur le Japon en avril.
Quant à l’écriture de mes articles steampunk, elle est vraiment très chronophage. Pour vous donner une idée, j’y passe a minima 8 heures.
Pourquoi autant de temps ? Il faut d’abord lire les 4 livres en rapport avec le thème présenté, tout en prenant des notes. Puis rédiger une introduction, une conclusion pour expliquer les liens avec la littérature steampunk. Enfin, il faut que je rédige un paragraphe pour chaque livre en expliquant le rapport avec le thème choisi.
Lorsque j’ai terminé l’écriture, je réalise aussi des photos des couvertures pour mettre en scène les livres sur Instagram et dans mon article. Et je crée une vignette/logo sur Canva avec le thème en cours pour présenter l’article.
L’écriture répétée tous les mois de ce type d’article, cela m’a mise sur les rotules. Ajoutez à cela les autres articles à réaliser comme ma veille littéraire du net une fois par mois et j’étais vraiment dans les choux.
Une overdose de Steampunk
4 livres par mois sur le steampunk dans les faits, avec un rythme de lecture de 1 roman par semaine, je pensais sincèrement y arriver. Pour les premiers articles, j’avais même déjà lu par le passé certains livres donc je n’avais qu’à lire un ou deux livres.
Je m’étais organisée de telle manière que je lisais ce que je voulais en début de mois, puis les romans steampunk la dernière quinzaine pour commencer à préparer mon article. Cela a bien fonctionné jusqu’à mars, d’autant que cela me faisait baisser ma PAL de livres steampunk dans ma bibliothèque.
Quand est arrivé avril, j’ai eu deux romans pour le thème Energies et mécaniques qui ne me plaisaient pas du tout, mais que j’avais prévu de lire dans le cadre de l’écriture de mon article. Et là, j’ai fait un blocage. Donc j’ai décidé de changer le thème et de parler des BD steampunk en pensant que des lectures courtes allaient me changer des pavés de romans habituels.
Sauf que j’ai sous-estimé l’ampleur de la tâche ! Comme je suis d’une nature scrupuleuse, je souhaitais lire des séries complètes de BD et pas seulement le premier tome pour parler des thématiques abordées. Or, en l’espace de 15 jours, j’ai lu environ 18 BD…au lieu de 30 prévues.
En plus, je me suis rendue compte qu’il me manquait des tomes (j’ai tout emprunté à la bibliothèque où je travaille), ce qui a retardé l’écriture de mon article d’Avril, et commencé à me mettre sérieusement la pression vis à vis du projet.
A ce moment là, j’ai commencé à faire une overdose de lectures steampunk.
En plus, créer le Hanami Book Challenge en parallèle n’a pas arrangé les choses car je me suis plutôt penchée sur la littérature japonaise, plus facile à lire et avec des intrigues pas forcément répétitives.
Peu de retour de la communauté littéraire ou steampunk
Mon objectif de départ avec ce projet était de faire découvrir la littérature steampunk à la blogosphère littéraire peu familière de ce genre. Mais aussi de montrer à la communauté steampunk qu’il existe une littérature associée à leurs costumes et décors, tout aussi intéressante.
Mais je n’ai eu que très peu de retours concernant mes articles et surtout les live Instagram. A croire que cela n’intéresse que peu de gens au final, à part mon cercle restreint d’amis blogueurs.
Cela m’a beaucoup découragée, et ne m’a pas aidée à maintenir le rythme des publications. Non pas que j’accorde beaucoup d’importance a être lue. Je ne suis pas très connue sur la blogosphère contrairement à d’autres booktubeuses. Mais ce projet me tenait quand même à coeur.
Avec le recul, j’aurais peut-être dû informer les maisons d’édition citées dans chaque article que je réalisais ce type de projet pour qu’elles mettent en avant mes publications. Ou j’aurais pu ouvrir une chaîne booktube afin de réaliser des vidéos ou des lives sur le sujet, avec plus d’impact qu’une publication blog et Instagram. Qui sait ? J’apprends de mes échecs sur ce blog, ce n’est pas la première fois que ce genre de choses arrive.
A côté de cela, je me suis interrogée sur la pertinence de ces articles : Le steampunk est-il une littérature encore d’actualité ? Vaut-il encore la peine qu’on s’y intéresse ?
La littérature steampunk est-elle dépassée ? (et le steampunk par extension ?)
Dans un épisode de la série 2 Broke Girls, le personnage de Max rabroue un client costumé steampunk qui demande du café alors qu’il tape à la machine à écrire sur sa table. Elle lui dit un truc du genre : « Le steampunk c’était à la mode dans les années 2000. Arrête de te prendre au sérieux avec ce costume ridicule ».
Sur le moment, j’ai trouvé la référence amusante, car je suis moi-même membre du mouvement steampunk. J’ai un costume et je me suis inventée un personnage steampunk.
Mais par la suite, je me suis demandée si elle n’avait pas raison. Après tout, le steampunk n’a jamais vraiment percé en France. Personne n’arrive à le définir correctement car personne n’est d’accord sur une définition. Et tout vaporiste (=gens qui font du steampunk) préfère s’investir dans la création de son costume plutôt que de s’intéresser à la littérature steampunk.
Par ailleurs, à l’inverse de la Fantasy qui prend ses racines dans la légende Arthurienne, il est difficile de définir une base cohérente pour le steampunk. Comme je l’ai indiqué, sa définition est mouvante
Pourtant, paradoxalement, la littérature steampunk française (et américaine) existe et a pris son essor ces dernières années, surtout en jeunesse, Artbook et BD, avec un renouvellement intéressant mais qui brouille encore plus les pistes sur sa définition.
Les auteurs s’y intéressent beaucoup vis à vis de son esthétique, facile à placer dans une intrigue, quitte à se demander si cela n’est pas devenu mainstream.
Il y a même des couvertures de romans qui utilisent des références au steampunk alors que l’histoire ne l’est pas, pour booster les ventes.
On mélange le steampunk avec de la magie, du policier et d’autres trucs parce que c’est « à la mode ». Mais cela peut être aussi une occasion pour le genre de se renouveler.
Quant à la littérature steampunk pour adulte, elle se veut plutôt sérieuse avec des intrigues portées sur des des réflexions politiques, scientifique ou de l’uchronie que je qualifierais de masculine (guerre, futurisme, descriptions techniques).
Trop sérieuse peut-être ? Trop intello et élitiste ? Cela pourrait expliquer le peu d’intérêt de la communauté pour ces romans aidant pourtant à développer leur imaginaire.
De plus, l’autre écueil que l’on pourrait reprocher aux intrigues steampunk est leur côté répétitif si l’auteur ne cherche pas à créer son propre univers. En effet, l’archétype du roman steampunk est souvent du roman policier steampunk avec un duo d’inspecteur dans un Londres Victorien uchronique.
Je peux comprendre que cela agace un lecteur qui n’aime pas ce genre d’intrigues, et qui ne connaissant pas l’étendue du genre, pourrait penser que le steampunk se réduit à cela.
Or, la littérature steampunk est plus vaste, pour peu qu’on s’y intéresse un peu. C’est ce que j’ai essayé de démontrer avec Parlons Steampunk. Et c’est surtout ce qui m’a motivée à écrire dessus.
Enfin, au niveau éditorial, les éditions Bragelonne, qui avaient lancé l’opération Le mois du Cuivre avec des publications plus ou moins steampunk, commence à sérieusement délaisser son projet. On compte une seule publication originale pour l’année 2021 au lieu de 4 à 6 les années précédentes. Est-ce que le steampunk est encore rentable pour la littérature adulte ? Je sais bien que la crise et le covid 19 sont passés par là, mais on peut se poser la question.
Has been ou pas, on oscille entre un fort engouement esthétique en jeunesse et un partiel désintérêt chez les adultes. Peut-être faut-il tourner la page ou, comme Adrien Tomas et Pierre Pevel, réinventer le genre pour susciter l’intérêt du lectorat ? La question reste ouverte…
Vers une nouvelle programmation ?
Parce que je déteste rester sur un échec, j’ai tout de même décidé de maintenir mon projet, peu importe si je suis lue ou non. Qu’il soit dépassé ou pas, le steampunk est un sujet qui m’intéresse et il m’importe de le faire découvrir à d’autres.
Par contre, j’ai décidé d’alléger ma programmation prévue sur l’année et de la réduire à 6 articles au total au lieu de 12, afin de souffler un peu. Cela me semble un bon compromis vis à vis de mon objectif initial.
Jusqu’à présent, j’ai publié les articles suivants :
- Steampunk et magie : Janvier
- Le roman policier steampunk : Février
- La figure de l’automate : Mars
J’aimerais proposer les thèmes suivants qui restent à écrire :
- Les BD et comics steampunk : Septembre
- Le steampunk au féminin : 2022
- Les livres fondateurs du steampunk : 2022
Programmer le reste des articles de septembre à novembre va me permettre de me recentrer sur le Hanami Book Challenge et m’aider à avoir envie de relire du steampunk.
Je réfléchis à l’idée de créer des listes thématiques sur Babelio associées au projet pour agrandir mes propositions de lecture en dehors des articles.
Comme je participe au challenge Projet Ombre sur les nouvelles, je pense lire les anthologies steampunk que j’avais prévues pour un article de Parlons Steampunk et vous faire à la place des avis lectures plus détaillés.
J’abandonne totalement les live Instagram qui me mettent trop la pression pour très peu de vues.
Voilà pour le projet et les coulisses de mon blog. Il m’a semblé important de vous parler de mes interrogations et de la manière dont je travaille mes articles.
J’espère que la lecture de cet article ne vous a pas semblée trop longue.
A bientôt dans une nouvelle publication !
A.Chatterton
Je trouve ton article vraiment intéressant et honnête. Tu expliques les choses sans détours. Je comprends que tu aies eu un trop plein et que tu sois aussi un peu découragée par le manque de suivi vu l’investissement que ça te réclame. Avec des si, on refait le monde.. Tu fais bien d’alléger ton programme sans pour autant rester sur un échec.
Par contre je ne sais pas si on peut dire que cette littérature est has been, je pense que comme tout mouvement littéraire qui a eu la côte, le marché a été noyé par des œuvres moyennes et répétitives du coup les gens s’en font une fausse idée. Mais encore faut il vouloir dépasser ses idées reçues et ça c’est un autre souci 😅 perso j’aime le steampunk mais j’en ai marre de voir ce mot collé à n’importe quoi d’un peu victorien..
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Je suis d’accord avec toi, ce sont souvent des romans victorien de basse qualité qui sont perçus ou présenté comme Steampunk. Ça brouille encore plus les pistes quand on n’y connais rien au genre.
Je n’avais pas envisagé cela en écrivant mon article, trop occupée à voir les choses par ma lorgnette personnelle. 🤣😅
Et oui, j’ai préféré alléger le programme plutôt que d’arrêter. Parfois les remises en question ont du bon et il faut rester positif quand on aime faire quelque chose.
J’ai tendance à être trop ambitieuse quand je commence un projet. Mais comme je le sais, au lieu de déprimer et de tout arrêter parce que ça ne vas pas comme je le voudrais, j’essaie de prendre du recul et d’analyser ce qui cloche. C’est plus sain 😉
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Tu as bien raison de procéder ainsi, c’est plus sain et tu en retireras davantage sur le long terme ne fut ce qu’en expérience personnelle !
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Je suis vraiment désolée que ça n’ait pas fonctionné comme tu voulais, je me sens même un peu coupable parce que je voulais suivre les live mais je les ai presque tous loupés >< Mais j'ai pu lire tes articles et ils sont impressionnants, tu fais un super taf ^^ J'espère que ta nouvelle programmation sera plus agréable pour toi, et promis je vais tout bien suivre cette fois !
Et je te rejoins sur les critiques que tu as soulevé sur les romans steampunk, c'est vrai qu'oscille entre références historiques et placage vaguement victorien, mais au moins grâce à toi on peut avoir de bons titres, comme le Baron Noir que je ne connaissais pas du tout, et c'est ce qui est top avec ton projet ❤
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Merci. 😁
Pour le coup, le baron noir ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. J’ai apprécié le concept et le style de l’auteur, et jai trouvé intéressant de l’aborder pour l’article. Mais c’est la dernière nouvelle du recueil qui est la mieux reussie. Les deux premières, l’auteur se cherche un peu. Si tu lis le recueil, tu me diras ce que tu en penses. 😉
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Promis ! :3
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