Un dernier tome de saga centré sur la maltraitance infantile qui ne m’a pas laissée indifférente…
Résumé : Nixi doit affronter son ennemi, le Roi des Aulnes, mais elle ne sait pas que quelqu’un l’espionne. Tous les élèves pensent que Jennifer est folle, cependant l’adolescente est loin d’être bête et a vite compris que Nixi n est pas une fille comme les autres. Depuis la rentrée, des choses étranges se produisent et Jennifer compte bien découvrir toute la vérité.
Mon avis :
Jennifer, folle à lier ou fille intelligente ?
Dans cet opus, le Scooby Gang (ou les Thérioctones comme dirait Hugo) va venir en aide à Jennifer, la tarée de la classe que l’on aperçoit depuis le début du tome 1, entre deux crises. Cette dernière sent que quelque chose ne tourne pas rond chez son père, qui la bat depuis le départ de sa mère et a sombré dans l’alcoolisme.
L’auteur nous décrit avec justesse la culpabilité de la jeune fille et sa difficulté à demander de l’aide au départ. Elle pense que si son père la bat, c’est parce qu’elle a des crises de folie. Donc, que c’est de sa faute. Elle cache ses bleus sous du maquillage, une frange qui lui mange le visage et des pulls informes. Elle a posé un verrou sur la porte de sa chambre. Elle ment à son thérapeute sur les raisons de sa frayeur, comme si les mots restaient bloqués en elle. Et chaque soir, quand elle rentre un peu tard, elle tremble de peur à l’idée que le monstre habitant chez elle se réveille et vienne la frapper.
Malgré sa détresse, c’est une jeune fille attentive et intelligente qui essaie de s’en sortir. Elle a compris plus ou moins ce que Nixi faisait avec la bande et va se rapprocher d’eux. Elle deviendra l’élément intelligent dont ils ont parfois besoin et trouvera parfaitement sa place chez les Thérioctones.
Un dernier croquemitaine difficile à éliminer
Le dernier combat avec le Marchand de Sable a laissé Nixi blessée et affaiblie. Les Enfers sont figés dans la glace à cause de l’intervention de Chora dans le tome 4. La Chasseuse de croquemitaine ne part pas gagnante et aura plus que jamais besoin de l’aide de ses amis pour réussir sa mission.
Par ailleurs, le dernier croquemitaine, le Roi des Aulnes, est présenté comme le chef des monstres et très difficile à tuer. Si nous étions dans un jeu vidéo, je dirais que c’est le boss de fin. Il réservera deux ou trois surprises à la bande qui pimentent le récit et que personnellement, je n’ai pas vu du tout venir.
Le côté humain de Nixi atteindra son apogée dans ce dernier tome : elle aura peur de mourir ou que ses amis meurent par sa faute. Un choix sera à faire pour détruire le Roi des Aulnes et il ne sera pas facile. Mais le naturel reprendra vite le dessus : d’abord on tape, et après on réfléchit. La méthode bourrin de Nixi face au danger…
On notera une grosse référence à la série Buffy contre les vampires, plus présente que dans les autres tomes, autour du personnage de Nixi et de son rôle réel aux Enfers. Mais je n’en dirai pas plus pour éviter de vous spoiler un des rebondissements.
Quelques bémols (attention Spoilers)
Si ce tome a le mérite de bien terminer la saga de Nixi Turner, j’ai noté quelques détails qui m’ont fait moins accrocher au récit vis à vis des tomes précédents.
Tout d’abord, j’aurais apprécié que la maltraitance dont est victime Jennifer soit un peu plus développée. On sait peu de choses concernant son père, ce qui lui est arrivé et son état dépressif/alcoolique. Est-ce que la jeune fille est battue tous les jours ? Pourquoi n’appelle-t-elle pas sa mère ? J’ai l’impression que l’on esquisse ici le problème, peut-être par pudeur envers les jeunes lecteurs. Et je n’ai pas compris d’où provenaient les crises de la jeune fille. Sont-elles liées au croquemitaines s’il a pris possession de son père ?
J’aurais bien aimé rencontrer Hadès, le père de Nixi dont on entend parler, mais que l’on jamais. Je m’attendais à un final avec le Dieu des morts apparaissant miraculeusement, mais il n’en a rien été. Je suis un peu déçue à ce niveau. L’auteur a préféré mettre en avant les enfants en tant que héros, plutôt que les adultes, et je reconnais là un choix d’écriture vis à vis de son public cible.
Enfin, les répétitions de certaines situations, comme les dialogues improbables entre les collégiens lors de moments de danger manquaient de nouveauté. C’était amusant mais redondant. Cela a été compensé par les multiples rebondissements finaux, mais je reste sur ma faim malgré tout.
En conclusion : Une fin soignée, aux rebondissements imprévus, qui met en avant le courage des personnages principaux devant l’adversité. On trouvera également pour ce dernier tome la thématique de la maltraitance infantile qui est abordée avec finesse mais pas assez développée à mon goût. Une bonne fin de saga parfaitement adaptée à un jeune public, mais peut-être pas assez développée pour un adulte.