Retour à Londres à notre époque, pour un roman mêlant espionnage, surnaturel et jeu d’échecs…
Résumé : Victime d’une agression, Myfanwy Thomas reprend conscience dans un parc de Londres. Autour d’elle, des hommes en costume portant des gants de latex. Tous sont morts. Situation peu réjouissante, certes, mais il y a pire : Myfanwy ne se souvient plus de rien. Le plus surprenant, c’est qu’elle semble avoir prévu cette amnésie. Elle a sur elle une lettre écrite de sa main lui expliquant qui elle est et ce qu’elle doit faire pour découvrir qui veut l’éliminer. C’est ainsi que Myfawny rejoint le siège de l’Échiquier, une organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne. Au sein de cette version paranormale du MI5 anglais où elle occupe un poste élevé, entourée de surdoués aux pouvoirs plus que spéciaux, la jeune femme va rapidement se retrouver seule, cherchant son chemin dans un univers d’ombres et de menaces. À présent, il va lui falloir lever le voile sur une conspiration aux proportions inimaginables.
Mon avis :
Un suspense haletant
Dès le départ, le roman nous plonge dans une double enquête : qui veut tuer l’héroïne principale? et que lui est-il arrivé?
On apprend des détails de l’ancienne vie de l’héroïne via ses lettres à elle-même (ou à une autre occupant son corps, on ne sait pas trop…) et en dehors des rouages de la société secrète, ce n’est pas très reluisant.
L’ancienne occupante était une obsédée de travail, sans famille, n’osant utiliser ses pouvoirs et effrayée par ses pairs. Partant de là, la nouvelle Myfanwy va essayer de faire bonne figure au travail pour comprendre qui elle est et enquêter sur son agresseur.
Mais le danger rôde à chaque chapitre et plus on essaie de chercher le coupable, plus on découvre des sacs de noeuds et d’autres secrets que l’Echiquier cherche à cacher.
Des personnages avec des pouvoirs atypiques.
Le point fort de cette organisation secrète réside en ses membres et sa hiérarchie qui reprend celle d’un jeu d’échec.
Pour être admis comme membre à part entière de la plus haute hiérarchie, vous devez avoir des pouvoirs surnaturels et avoir réalisé des exploits.
Il y a donc deux tours (dont Myfanwy) chargés de la logistique et de l’administration, deux fous chargés d’opérations commandos et de hautes finances, deux cavaliers, un roi et une reine. Le reste est composé de pions, des soldats pour la plupart, et de serviteurs de l’organisation qui n’ont pas de pouvoirs et s’habillent en violet.
L’échiquier a pour politique de repérer les enfants aux pouvoirs surnaturels dès leur naissance et de les enlever à leur famille par la force ou l’argent. Ces enfants sont ensuite entraînés dans des camps spéciaux et vivent entre eux jusqu’à leur majorité où on leur attribue un poste dans l’organisation plus ou moins grand selon leurs capacités.
Il arrive également que certains membres développent sur le tard leurs pouvoirs comme le personnage du Fou GrantChester, capable de convaincre n’importe qui ou de l’empoisonner grâce aux effluves hormonales ou toxique qu’il dégage de son corps. Dans ce cas l’organisation les recrute via finance ou sentiment de patriotisme. D’autres sont recrutés suite à un arrangement contraint, comme le Fou Alrich.
L’originalité de ce roman réside principalement dans cette organisation, qui rappelle un peu celle des XMen pour le côté pensionnat de surdoués. Mais c’est aussi dans les pouvoirs attribués aux personnages que Daniel O’Malley frappe fort.
Myfanwy peut contrôler les gens en pénétrant leur organisme par la pensée ou en les touchant. Elle ressent chaque cellule, chaque pensée de celui qu’elle touche. Ce qui peut être perturbant quand cela n’est pas un être humain mais une créature.
La Tour Gesalt possède quatre corps et un seul esprit. Ce qui est très dérangeant car on ne sait pas où se trouve son esprit. Sa particularité fait qu’il peut se trouver dans plusieurs endroits différents dans le monde et donc être au courant de plusieurs choses en même temps. Cela lui confère une longueur d’avance sur certains dans le domaine des secrets.
Le docteur Crisp peut découvrir ce que les particularités des autres en lisant les lignes de leur main par contact et en forçant leurs barrières mentales.
La Reine peut visiter les rêves de n’importe quelle personne sur terre pour le convaincre de réaliser certaines choses.
D’autres personnages évoqués brièvement : une femme indestructible, un homme élastique, des devins…
Et surtout l’organisation adverse, les Greffeurs, peuvent modifier les corps en y intégrant des éléments électroniques comme une caméra à la place des yeux, des micros aux niveau des oreilles…
Une véritable transformation de l’héroïne.
Tout le roman est un échange entre la Myfanwy passée et la nouvelle à travers les lettres que l’a première avait préparé à son intention.
Intégrée à 7 ans dans le pensionnat sans qu’on lui ai vraiment expliqué pourquoi elle était là, elle n’a jamais vraiment accepté son pouvoir. Ce dernier l’empêchait d’avoir le moindre contact avec les autres. De ce fait, elle a très vite appris à vivre seule. N’ayant jamais réussi à revoir sa famille ou à se créer d’amis, elle s’est enfoncée dans le travail de gestion et de logistique, seule chose pour laquelle elle était douée. Mais elle est toujours restée peu appréciée de ses collègues, et très craintive des autres et de son pouvoir.
Le roman met l’accent sur la transformation de cette héroïne, ou du moins de son corps, car la nouvelle occupante aura plus d’audace, saura mieux utiliser ses pouvoirs et faire sa place au sein de l’organisation contrairement à l’ancienne Myfanwy.
On peut penser que l’auteur donne une leçon : peu importe ce que l’on a vécu, on peut toujours rebondir et avoir une seconde chance. Ici, l’amnésie aide quand même un peu à voir les choses d’un autre angle.
En résumé : On vous recommande chaudement la lecture de ce livre, surtout si vous êtes fan de sociétés secrètes, de complots et de Londres.
Cet article a été publié originellement par mes soins sur le site portdragon.fr
3 réflexions sur « The Rook, Au service surnaturel de sa majesté, Daniel O’Malley, éditions Super 8 »