Soul of London, Gaëlle Perrin-Guillet, édition Milady, #PAC2019

J’ai eu le plaisir de rencontrer Clémence Perrin-Guillet aux Rencontres littéraires autour du Polar et du Roman Noir 2019 et de découvrir son univers policier centré sur le Londres du XIXème siècle. En bonne fan de Sherlock Holmes, je n’ai pas pu résister à la tentation de vous en parler. Par ailleurs, Soul of London clôt ma participation au Pumpkin Autumn Challenge 2019, dans la catégorie « Tu n’en reviendras pas » dans le thème « Automne Frissonnant ».

Résumé : Londres, 1892. Des cadavres de chiens sont retrouvés mutilés, le crâne ouvert, dans les tunnels du métro. L’enquête est confiée à Henry Wilkes, flic accidenté et handicapé, relégué loin du terrain depuis qu’il doit marcher avec une canne. Le dossier ne l’enchante guère, mais quand le corps d’une enfant est à son tour retrouvé, au même endroit et mutilé, il prend une autre dimension. William Bennet, un gamin des rues qu’il a recueilli un an plus tôt, l’assiste dans sa tâche. Alors qu’ils explorent les tunnels crasseux du métro, Alice Pickman, une jeune femme issue de la haute société, s’adresse à Henry pour qu’il rouvre l’enquête du meurtre de sa soeur dans le quartier malsain de Lisson Grove, qu’elle estime avoir été bâclée. Au coeur d’une ville en pleine révolution, où se disputent la science et la religion, Henry et Billy, en dignes représentants des Lumières, cherchent à faire éclater la vérité au milieu du fog londonien, mélange de charbon, de mensonge et de perversion…

Mon avis

Une plongée saisissante dans le Londres victorien.

Bienvenue dans un Londres typique de la fin du XIXème siècle avec son brouillard, ses meurtres, ses rues crasseuses, ses mendiants, son métro et ses méthodes douteuses d’enquêtes de police.

On y suivra Henry Wilkes, policier à la canne, relégué aux affaires classées au vu d’une jambe défectueuse, et Billy Bennet, son protégé et assistant, qui tente de se faire une place respectable malgré ses origines modestes.

Les deux enquêtes menées conjointement nous entraîneront dans les bas-fonds de la ville, entre les égouts et les quartiers pauvres afin de dénicher le tueur en série des chiens mutilés et l’assassin d’une jeune infirmière issue des classes aisées.

L’auteure est très attachée à Londres et cela se ressent dans son roman. Elle s’attache à nous plonger dans une ambiance de la capitale britannique par des descriptions très réalistes des rues de la capitale, surtout du côté des bas-quartiers qu’elle met en lumière  à la manière de Charles Dickens.

Pour l’anecdote, elle visite les lieux dont elle parle dans ses romans pour plus d’authenticité et elle a déjà organisé par le passé des visites guidées de la capitale britannique pour ses fans, afin de retracer les lieux de ses histoires. C’est dire son amour pour la ville !

Un gros clin d’oeil à notre ami Sherlock Holmes

En plus d’être une grande admiratrice de Londres, Gaëlle Perrin-Guillet est une grande fan de Sherlock Holmes et cela se ressent à plusieurs niveaux dans le récit.

Tout d’abord, la référence la plus évidente est le fait que Henry Wilkes lise le Strand Magazine où sont parues les aventures du célèbre détective. Pratique honteuse dont le policier se défendra en mettant en avant les clichés des histoires…

On notera ensuite que l’auteure utilise une intrigue identique à celles d’Arthur Conan Doyle : Un duo de détectives est sommé d’intervenir pour une sombre affaire irrésolue par des policiers incompétents. 

Au fil de l’histoire, le lecteur sera amené à relever les indices en même temps que les enquêteurs, mais… Henry, tel Sherlock aura un temps d’avance, et le lecteur, comme nous,  se sentira un peu benêt de ne pas avoir remarqué certaines choses…

Côté personnages, nos deux limiers ressemblent à ceux de Baker Street : l’un est plus intelligent que l’autre, prend de la drogue (Henry est accro au laudanum à cause de sa jambe), et utilise des déguisements pour rechercher les assassins. Le second l’assiste, mais reste en apprentissage.

Cependant, la grosse différence entre Gaëlle et Doyle reste dans sa manière de traiter ses personnages. Là où Sherlock reste froid, flegmatique et imperméable à tout sentiment, Henry Wilkes éprouve de la compassion, de la colère et de l’amour. Là où le Docteur Watson apparaît comme un benêt pétri de conventions sociales,  Billy Bennett se moque des conventions car il se souvient d’où il est issu, malgré son envie de se faire une place dans le monde.

De ce fait, les aventures d’Henry Wilkes et Billy Bennet nous touchent plus que celles de Sherlock, car ils sont plus humains, et donc plus proches du lecteur.

On pourrait envisager ces enquêtes comme un récit parallèle, où Sherlock plus empathique et moins intelligent, aurait recueilli un gamin des rues dont il sollicite l’aide par moments (les regulars irregulars), et travaillerait pour la police. Mais cela ne serait pas rendre hommage au travail sur la psychologie des personnages développé par l’auteure.

Une double enquête 

Gaëlle Perrin-Guillet ne vous propose pas une mais deux enquêtes croisées au sein du même livre, agrémentées de secrets autour de certains personnages principaux.

Le récit est haletant et  les descriptions des morts font froid dans le dos avec des détails très sordides. Âmes sensibles d’abstenir !

Les chapitres alternent les points de vue des personnages, rendant le lecteur actif dans l’enquête. On notera des personnages emblématiques comme la belle et impertinente Alice Pickman, soeur de la défunte infirmière, un mendiant fou vivant dans les égouts et témoin de meurtres, une folle internée dans un hôpital suite au vol imaginaire de son bébé, et surtout des policiers du genre brutes épaisses, particulièrement incompétents.

Le seul petit défaut que l’on pourra trouver vis à vis de l’enquête est que l’auteure a favorisé le développement de la psychologie de ses personnages au détriment de l’intrigue. Sans doute parce qu’il s’agit de la première enquête du duo, et qu’elle a  a choisi de poser le cadre de son univers. On s’attend à découvrir d’autres aventures du duo d’enquêteurs qui se concentrent l’enquête dans ses prochains romans.

En conclusion : Ce roman convient autant aux amoureux du Londres victorien qu’aux nostalgiques des enquêtes du détective de Baker Street. Si vous aimez les bas-fonds, le fog et les meurtres sordides, ce thriller est fait pour vous.

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