Entre herbier imaginaire et carnet d’exploration, découvrez les fées de Bretagne…
Résumé : L’Herbier des Fées est le carnet intime d’un éminent botaniste russe du siècle dernier. Détaché du Cabinet des sciences occultes de Raspoutine, en quête d’un élixir d’immortalité, ses recherches le mènent en forêt de Brocéliande, célèbre pour ses plantes médicinales et ses légendes. Ce qu’il découvre dans ces bois va bouleverser sa vie à jamais… Mêlant merveilles botaniques, correspondances et personnages féeriques, ce livre vous attire dans un monde magique et mystérieux.
Mon avis :
Un faux reportage palpitant
Le livre se présente comme le journal de bord d’un botaniste russe : Aleksandr Bogdanovich.
Il présente des illustrations ressemblant à des photographies du botaniste et de sa famille, mais aussi des croquis des plantes découvertes ainsi que des correspondances entre lui et Raspoutine.
A travers ce journal, on se rend compte de l’évolution des découvertes de Aleksandr : tout d’abord très impliqué dans la constitution d’un élixir de longue vie en capturant des spécimens pour les disséquer, il délaisse peu à peu son patriotisme en découvrant que les plantes sont vivantes, des créatures qu’il faut protéger.
Il tente alors de s’enfuir et d’abandonner sa mission. Son dernier courrier envoyé à sa femme a une double lecture : il l’enjoint à la rejoindre pour éviter des représailles de Raspoutine. On ne sait pas s’il réussit mais on suppose que oui. La dernière page de l’album présente des coupures de journaux relatant la disparition du botaniste et de sa famille à travers divers témoignages.
Sont présentés différentes plantes-fées à travers les croquis du botaniste : La Pilularia Animans (plante aquatique pour la digestion), l’Eriophoria Animans (plante de tourbière aidant à la cicatrisation des plaies), l’Aruma Animans, l’Asphodelia Animans qui vit en groupe, l’Helleboria qui s’exprime en dansant. On découvre à travers son expérience, tout un univers invisible qui ne cherche qu’à être dévoilé pour ceux qui savent voir dans la forêt.
A travers cet album, on perçoit une réflexion autour de la préservation de la nature et des secrets qu’elle présente face aux volontés humaines de contrôle et de destruction. Mais il est question aussi de la folie de Raspoutine à travers sa recherche de l’immortalité.
Sébastien Perez et Benjamin Lacombe réussissent à apporter une touche de légèreté à des faits graves à travers l’histoire des fées de Bretagne.
Des illustrations tout en finesse
Les illustrations de Benjamin Lacombe apportent toute leur dimension au récit. Que cela soit les photographies fictives ou les croquis de plantes-fées, tout est pensé pour accompagner le récit, voire, le supplanter au profit de l’illustration pure. Certaines pages sont découpées telles de la dentelle pour apporter une deuxième lecture à la même image. D’autres pages, transparentes, forment un calque à une seconde image pour lui donner de la profondeur. Le trait est doux, poétique. L’ensemble invite au rêve et à la contemplation.
En conclusion : Un album-tableau pour les plus jeunes comme pour les adultes idéal pour se plonger dans l’univers magique de la forêt bretonne.
Article auparavant publié par mes soins sur le site Portdragon.fr
2 réflexions sur « L’herbier des fées, Benjamin Lacombe et Sébastien Pérez, éditions Albin Michel »